EspaceLes cosmonautes russes arrivés à bord de l’ISS soutiennent-ils l’Ukraine?
Les couleurs de la tenue des trois Russes arrivés à bord de la station spatiale samedi ont été sujettes à interprétation.
- par
- Laurent Siebenmann
Les trois cosmonautes russes montés samedi à bord de la Station spatiale internationale (ISS) ont-ils marqué leur soutien au peuple ukrainien? Leur arrivée, diffusée en direct par la Nasa, n’est, en tous cas, pas passée inaperçue car ils portaient des combinaisons jaune et bleu. Autrement dit, les couleurs du drapeau ukrainien.
Oleg Artemiev, Denis Matveïev et Sergueï Korsako ont été accueillis tout sourire par les autres membres de l’équipage de l’ISS composé de quatre Américains, deux Russes et un Allemand. Et salués par les Internautes, touchés par ce supposé geste en faveur du peuple ukrainien actuellement attaqué par la Russie.
C’est ainsi, par exemple, que l'astronaute canadien Chris Hadfield a tweeté: «Un nouvel équipage de cosmonautes vient d'accoster à la Station spatiale internationale vêtu de jaune et de bleu. Beau à voir.» Le journaliste Eric Berger, lui, a réagi avec ces mots: «La palette de couleurs de leur tenue spatiale à leur arrivée à bord de la station est plutôt frappante.»
Mais passée l’émotion face à cette supposée initiative humaniste des cosmonautes russes, un doute sur son authenticité a vu le jour. En effet, Oleg Artemyev a justifié ce choix de couleurs pour une raison plus pragmatique: un surplus de tissu jaune dans l'entrepôt chargé de confectionner les tenues des hommes de l’espace russes.
Le directeur général de Roscosmos, l’agence responsable du programme spatial civil russe, Dmitri Rogozine, a réagi samedi en déplorant une «guerre de l’information contre la Russie». Sur son compte Telegram, il a expliqué que «les couleurs de l’uniforme des trois cosmonautes visaient à représenter certaines de celles que l’on retrouve dans l’emblème de l’université technique d’État de Moscou-Bauman dont ils sont diplômés».
Il précise que, par ailleurs, ces tenues ont été préparées au moins six mois avant le vol, une période où le conflit entre l’Ukraine et la Russie n’était pas encore d’actualité.