Football: Constantin: «Ce n’est pas le moment de faire preuve de suffisance…»

Quelle est la valeur du point que Sion a ramené vendredi soir de la Stockhorn Arena (1-1 contre Thoune)? En permettant au club valaisan de conserver son fauteuil de leader, est-il forcément bon?

Alors que les théories de verres à moitié pleins - ou vides - sont multiples, Christian Constantin expose la sienne. «J’aurais tout de suite signé avant le match pour ce point-là, pris de surcroît à l’extérieur, explique le boss valaisan. On ne va donc pas se plaindre. L’essentiel était de maintenir Thoune à distance, ce que l’on a fait (…) A l’arrivée, c’est finalement bien sans être bien, dans la mesure où je suis convaincu qu’il y avait la place pour aller mettre le deuxième but…»

S’il n’a plus goûté à la victoire depuis le 5 novembre (2-1 à Bellinzone), Sion, qui reste sur trois résultats nuls, a prouvé sa solidité lorsqu’il voyage. Avec 5 victoires et 4 nuls en déplacement cette saison, son bilan chiffré à l’extérieur est du reste remarquable, surtout comparé à celui affiché à domicile où, devant son public, son parcours est plus quelconque, marqué par quelques couacs retentissants. Ainsi Sion, meilleur à l’extérieur (9 matches/19 points), a-t-il déjà laissé filer sept points cette saison à Tourbillon, ce qui n’est pas loin d’être indigne d’un favori à la montée.

Au moment de la saison où les organismes sont fatigués, voilà qui nécessite une réaction au moment d’aborder ses deux dernières échéances de l’année à la maison, avec les réceptions de Nyon (mardi) et de Schaffhouse (vendredi). «Il faudra en faire plus à la maison, convient son président. Deux rendez-vous pièges nous attendent pour boucler l’année. Ce n’est pas le moment de faire preuve de suffisance ni de faire les cons. Ces deux derniers rendez-vous détermineront le bilan à Noël. Si l’on parvient à faire le plein et que l’on arrive à 39 points, ce serait vraiment top.»

Alors que le leader bataille sur le terrain du jeu, Christian Constantin dispute en parallèle un autre match en coulisses. Il est question à la fois d’un méga projet à plus d’un demi-milliard de francs, comprenant entre autres, outre un nouveau quartier d’habitations (600 appartements) et un centre d’entraînement à Châteauneuf, un nouveau stade de Tourbillon à vocation mixte, condition indispensable au maintien du football professionnel au FC Sion, de la demande de licence et d’un avenir s’écrivant encore au conditionnel.

On sait aussi que le ballon est désormais dans le camp de la Ville de Sion et des autorités cantonales, lesquelles ne se sont pas encore officiellement positionnées. Entamées depuis plusieurs mois maintenant, les discussions se poursuivent. Le promoteur de la Porte d’Octodure les qualifie de «correctes et constructives.»

Le verdict devrait tomber d’ici à la mi-janvier, voire avant les Fêtes. Une tendance? «L’ambition est de maintenir le foot professionnel en Valais, répond CC. Sur le montage financier du projet, l’État ne va pas trouver tous les jours un type prêt à mettre 55 millions de francs de sa poche.»

Et si aucune convention ne voyait le jour et que l’audacieux projet en restait au stade de maquettes? «Dans ce cas, ce n’est pas très compliqué. Si les autorités disent non, c’est le départ illico en 1re ligue. Et puis ciao…»

En attendant, il y a six points à aller chercher la semaine prochaine à Tourbillon, face à deux adversaires coriaces. «Attention, prévient Constantin, Nyon est une très bonne équipe et Schaffhouse s’est réveillé depuis un moment…»