États-UnisKamala Harris place l’avortement au cœur de la campagne pour 2024
La vice-présidente Kamala Harris a lancé mardi un fervent plaidoyer en faveur du droit à l’avortement, plaçant cette question brûlante au cœur de la campagne pour 2024.
La démocrate a été chaudement accueillie sur un campus universitaire de la capitale américaine aux chants de «quatre ans de plus!» quelques heures seulement après la déclaration de candidature de Joe Biden.
Se disant «fière» de se représenter aux côtés du dirigeant octogénaire, Kamala Harris s’est longuement attardée sur les restrictions à l’avortement mises en place par des élus «extrémistes» à travers le pays -- un dossier sur lequel elle est très engagée. «Nous vivons une époque où tellement de nos libertés si durement acquises sont attaquées», a-t-elle critiqué, accusant l’opposition républicaine de vouloir interdire l’avortement sur l’ensemble du territoire.
L’administration Biden fait le pari que l’avortement pourrait à nouveau mobiliser sa base lors de la présidentielle de 2024 - comme ce fut le cas lors des élections de mi-mandat en novembre dernier.
Après la décision de la Cour suprême qui avait dynamité la protection constitutionnelle à avorter, les démocrates, notamment les plus jeunes, s’étaient rendus aux urnes en nombre. Plusieurs États à majorité conservatrice avaient également voté en faveur de ce droit. À en croire les sondages, la majorité des Américains veulent protéger l’accès à l’interruption volontaire de grossesse.
«Sur le bulletin»
Un signe que les démocrates veulent tenter de transformer l’essai lors de la prochaine élection? Des tee-shirts barrés de «l’avortement est sur le bulletin de vote» ont été distribués à l’entrée de l’amphithéâtre où Kamala Harris s’est exprimée.
Stephanie Nash, à la tête d’une association facilitant les avortements en Virginie, en attrape un, promettant de «continuer le combat». Cette femme noire est ravie de voir Kamala Harris, la première femme et première personne de couleur à être vice-présidente «utiliser sa fonction pour faire entendre sa voix».
Et Biden?
«J’avais tellement hâte de la voir!» renchérit Naudia Thurman, une étudiante afro-américaine de 19 ans, qui «espère» que la question de l’avortement sera déterminante en 2024. Pour autant, «je pense qu’il serait aussi important que Biden soit là», juge l’étudiante en psychologie, selon qui les femmes sont trop souvent contraintes à prendre les devants sur cette question.
Bien que catholique fervent, Joe Biden est lui aussi devenu un défenseur convaincu du droit à l’avortement face aux attaques de la droite américaine religieuse.
Pour son premier déplacement depuis sa déclaration de candidature, le président démocrate avait cependant choisi de s’entourer de travailleurs américains. L’offensive menée auprès de la classe moyenne est une autre priorité du tandem «Biden-Harris» pour 2024.
Les républicains lancent un site de «fact-checking» de Biden
Le président Joe Biden n’avait pas encore annoncé mardi sa candidature à sa réélection à la tête des États-Unis, que le parti républicain dévoilait un site internet destiné à afficher au grand jour les «mensonges» du président candidat.
«Le RNC (comité national du parti républicain, NDLR) va continuer à tenir Biden responsable de ses mensonges, et en novembre 2024, les Américains en feront de même», a assuré Ronna McDaniel, la cheffe du parti dans un communiqué. Le site, nommé «factcheckbiden.com», a été mis en ligne lundi et mêle des «fact-checking» des déclarations du président démocrate et des billets d’opinion.
Son accès a été relayé sur les réseaux sociaux par des soutiens républicains de Trump, qui l’ont ironiquement présenté comme le «nouveau site préféré de la Maison blanche de Trump».