La Suisse a été élue au Conseil de sécurité de l’ONU

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New YorkLa Suisse obtient un siège au Conseil de sécurité de l’ONU

L’assemblée générale des Nations unies a comme prévu voté pour octroyer à notre pays un siège pour 2023 et 2024 à la table de l’organe exécutif.

Yannick Weber
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Yannick Weber

Les pays membres de l’ONU ont voté à bulletins secrets et sur papier: la Suisse et Malte ont obtenu jeudi à New York les deux places réservées à l’Europe de l’ouest pour un siège au Conseil de sécurité pour les années 2023 et 2024. La Suisse a reçu 187 voix sur 192 pays votants et Malte 185.

Trois autres pays ont été élus: le Japon pour l’Asie (184 voix), le Mozambique (192) pour l’Afrique et l’Equateur (190) pour l’Amérique latine. 

La Suisse et ces quatre pays remplaceront ceux qui quitteront le Conseil, à savoir la Norvège, l’Irlande, l’Inde, le Kenya et le Mexique. Les cinq derniers pays, qui ont des sièges pour 2022 et 2023, sont l’Albanie, le Brésil, les Émirats arabes unis, le Gabon et le Ghana.

Qu’est-ce que le Conseil de sécurité?

Ignazio Cassis (à droite) s’est rendu à New York pour l’occasion et y a rencontré ses homologues de l’Equateur, du Japon, de Malte et du Mozambique (de g. à dr.) qui entreront aussi au Conseil de sécurité

Ignazio Cassis (à droite) s’est rendu à New York pour l’occasion et y a rencontré ses homologues de l’Equateur, du Japon, de Malte et du Mozambique (de g. à dr.) qui entreront aussi au Conseil de sécurité

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«Travailler pour la paix et la sécurité»: Ignazio Cassis, en voyage à New York, avait rappelé pourquoi la Suisse se présentait pour ce siège. «Neutralité, expérience en matière de dialogue et de recherche de consensus, savoir-faire et succès dans le domaine du règlement pacifique des différends: la Suisse possède des atouts certains pour exercer son mandat au sein du Conseil de sécurité de l’ONU», déclarait le Conseil fédéral au moment de présenter les priorités que la Suisse allait défendre. Parmi elles, la protection des populations civiles, agir pour la sécurité climatique et construire une paix durable.

Contestations internes

La décision n’a pas été sans remous interne. C’est principalement l’UDC qui s’est opposé à ce que notre pays ne sollicite ce siège. Ce jeudi matin, d’ailleurs, des membres du parti ont manifesté devant le Palais fédéral pour exprimer leur inquiétude concernant la neutralité. «La Suisse est définitivement partie prenante à la guerre», ont-il brandi sur des affiches.  

Les parlementaires UDC ont tenté en vain de s’opposer à l’entrée de la Suisse au Conseil de sécurité.

Les parlementaires UDC ont tenté en vain de s’opposer à l’entrée de la Suisse au Conseil de sécurité.

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Le Parlement avait même dû voter sur une proposition de retirer la candidature suisse, mais sans succès: le retrait a été refusé par 125 voix contre 56. «Le Temps» rappelle que, en 2015, un rapport «très détaillé» avait analysé la compatibilité de la candidature suisse avec le droit de la neutralité, qui avait conclu qu’elle était préservée. Ignazio Cassis note lui que «l’élection intervient après quatorze ans de préparation dont onze de campagne». 

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