Automobilisme: Zhou raconte son accident de Silverstone

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AutomobilismeZhou raconte son accident de Silverstone

Sur le circuit de Spielberg, le Chinois a expliqué ce qu’il a vécu au départ du Grand Prix d’Angleterre, la semaine dernière. Effrayant!

Luc Domenjoz
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Luc Domenjoz

Au départ du Grand Prix d’Angleterre, dimanche dernier, la Sauber de Guanyu Zhou (prononcer «Jo») s’est retournée après un choc avec la Mercedes de George Russell, lui-même bousculé par l’Alpha Tauri de Pierre Gasly. Le choc a été si violent que l’arceau de sécurité situé sur le capot moteur de la Sauber C42 – censé protéger le pilote en cas de retournement de la monoplace – s’est cassé. C’est donc le halo, le triangle de carbone qui entoure son casque qui a protégé le Chinois.

Mais sa monoplace étant à l’envers, plus rien ne pouvait ralentir sa glissade. Et le pilote s’en est parfaitement rendu compte: «Je savais que ma voiture ne ralentissait pas, et que j’allais aller taper quelque part», explique Guanyu Zhou dans le paddock du Grand Prix d’Autriche. «Je me suis tassé autant que possible dans le cockpit pour me préparer au choc. J’ai essayé de tendre les bras pour qu’ils ne volant pas dans tous les sens au moment de l’impact. Le choc lui-même n’a pas été trop brutal. Et une fois que tout s’est arrêté, je me suis retrouvé à l’envers, sans très bien savoir où j’étais. »

C’est alors que le pilote chinois a senti qu’un liquide coulait de sa C42. «Je ne savais pas si cela venait de la voiture ou de mon corps, peut-être du sang. J’ai coupé le moteur, qui tournait encore. Je me suis dit que si un incendie se déclarait, j’aurais du mal à sortir très vite. »

Les commissaires de piste sont rapidement arrivés sur place et ont échangé avec le pilote, resté conscient. «Ils n’arrivaient pas jusqu’à moi, alors j’ai réussi à dégrafer mon harnais et à me glisser dehors. Quand mes pieds étaient sur mon siège, les commissaires ont réussi à me tirer de là. Je ne savais pas où j’étais, je ne pensais pas être derrière le rail de sécurité. En voyant ma voiture, je ne sais pas comment j’ai survécu à ça. »

Embouteillage

Emmené pour les vérifications d’usage au centre médical du circuit, Guanyu Zhou, indemne, a très vite pu retourner à son stand. «Je suis alors rentré chez moi, à Londres. Franchement, le pire de la journée, ça a été l’embouteillage sur l’autoroute M1, pour rentrer à la maison. Il m’a fallu des heures, alors que j’étais impatient de prendre une douche, j’étais plein de poussière de gravier partout! »

Remis de ses émotions, le Chinois se réjouissait de retrouver le volant, vendredi, sur le circuit de Spielberg: «Dimanche soir, j’ai appelé mon ingénieur pour savoir s’ils avaient pu récupérer mon siège baquet. Pour un pilote, c’est très important d’avoir son propre siège, c’est nettement plus confortable pour conduire… » Il s’est finalement classé 18e en qualifications avant la course sprint de samedi.

Alonso veut des clarifications

AFP

Le Grand Prix d’Angleterre a été marqué par un incroyable duel entre plusieurs pilotes, dont Charles Leclerc, Sergio Perez, Lewis Hamilton et Fernando Alonso. Ce dernier avait été pénalisé à Miami pour avoir gêné Pierre Gasly, alors qu’il lui avait pourtant rendu sa place. Tandis qu’à Silverstone, personne n’a été sanctionné alors que plusieurs pilotes sont sortis de la ligne blanche marquant la limite de la piste au cours de leurs dépassements.

«J’ai revu la course en vidéo», raconte Fernando Alonso. «C’est sympa, la course était amusante à suivre, mais je ne comprends pas pourquoi on est pénalisé une fois et pas d’autre. Ça n’est pas normal, il faudrait que nous sachions une fois pour toutes ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. » Charles Leclerc, pour sa part, espère que les règles des dépassements ne vont pas se durcir, sinon «l’intérêt des courses va diminuer».

Durant les qualifications du GP d’Autriche, vendredi, la règle semble s’être durcie. Sergio Perez a, par exemple, été rétrogradé de la 4e à la 13e place pour être sorti des marques en Q2.

Un psy pour Tsunoda

Pierre Gasly et Yuki Tsunoda au GP d’Autriche.

Pierre Gasly et Yuki Tsunoda au GP d’Autriche.

AFP

Yuki Tsunoda n’en est pas à sa première boulette. Mais à Silverstone, il a fait très fort: au 11e tour de course, il a attaqué son équipier Pierre Gasly alors que les deux Alpha Tauri roulaient en 7e et 8e places respectivement. La manœuvre a mal tourné pour les deux pilotes, puisqu’elles se sont touchées, toutes deux partant en toupie.

Si Pierre Gasly a dû abandonner, aileron arrière cassé, Yuki Tsunoda a continué. Une pièce de son aileron avant est pourtant restée sur la piste pour venir se ficher sous la Red Bull de Max Verstappen. Elle y est restée coincée, faisant perdre une à deux secondes au tour au champion du monde.

Bref, en une seule manœuvre, Yuki Tsunoda a ruiné la course de deux autres pilotes en plus de la sienne! Sur le moment, toujours aussi inconscient, le Japonais était furax contre Pierre Gasly qu’il a traité de tous les noms dans sa radio de bord.

Mais après la course, après avoir constaté que les commissaires anglais l’ont condamné à cinq secondes de pénalité et à la perte de deux points de son permis, le Nippon a dû admettre qu’il était responsable de l’accrochage.

Chez Red Bull, cette erreur de plus est mal passée. Helmut Marko, le patron du sport automobile de la marque de boisson, a engagé un psychologue pour encadrer le Japonais. «Yuki est comme un gamin à problème», a-t-il expliqué. «On doit le canaliser, faire en sorte qu’il soit plus calme en course».

Vendredi, l’effet escompté n’était pas encore visible, le Japonais s’est classé 14e seulement des qualifications, alors que son coéquipier Pierre Gasly partira 10e.

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