Pologne – Le Parlement valide le mur antimigrants à la frontière avec la Biélorussie

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PologneLe Parlement valide le mur antimigrants à la frontière avec la Biélorussie

Pour que les réfugiés n’entrent pas sur son territoire, Varsovie entend utiliser les grands moyens: un mur d’une centaine de kilomètres, pour plus de 350 millions d’euros.

Une militante de l’ONG Grupa Granica (à gauche) accompagnant des réfugiés syriens dans la forêt de Kleszczele, tout près de la frontière avec la Biélorussie, le vendredi 22 octobre: une scène qui pourrait bientôt appartenir au passé si Varsovie construit bien son mur antimigrants.

Une militante de l’ONG Grupa Granica (à gauche) accompagnant des réfugiés syriens dans la forêt de Kleszczele, tout près de la frontière avec la Biélorussie, le vendredi 22 octobre: une scène qui pourrait bientôt appartenir au passé si Varsovie construit bien son mur antimigrants.

AFP

Le Parlement polonais a définitivement validé, vendredi, le projet gouvernemental de construire un mur à la frontière avec la Biélorussie, afin d’empêcher les migrants et les réfugiés de passer en Pologne. Le coût du mur est estimé à 353 millions d’euros (374 millions de francs). La construction doit s’étendre sur plus de 100 kilomètres, à la frontière orientale de l’Union européenne. Le président polonais Andrzej Duda avait annoncé qu’il allait signer cette loi dès qu’elle serait approuvée par le Parlement.

Des milliers de migrants, pour la plupart originaires du Moyen-Orient, ont traversé ou tenté de traverser la frontière à partir de la Biélorussie depuis l’été. L’Union européenne accuse le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, de faire venir des ressortissants de pays du Moyen-Orient et d’Afrique à Minsk, puis de leur faire passer les frontières de la Lituanie, de la Lettonie et de la Pologne, en représailles aux sanctions économiques infligées par l’Union européenne à son régime.

Bruxelles ne veut pas de barrières

En réponse, la Pologne a imposé l’état d’urgence dans la zone frontalière, y a dépêché des milliers de soldats et légalisé la pratique controversée du refoulement direct. Des organisations non gouvernementales ont mis en garde contre les conditions météorologiques de plus en plus dangereuses pour les gens.

La Pologne fait partie des douze États membres de l’UE qui, la semaine dernière, ont demandé à Bruxelles de financer l’érection de «barrières» à leurs frontières. Cependant, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’UE ne financerait pas la construction de barrières à ses frontières.

La semaine dernière, l’Allemande a rappelé aux dirigeants, réunis en sommet à Bruxelles, une position commune de la Commission et du Parlement européens, disant qu’«il n'y aura pas de financement de barbelés et de murs».

Journalistes et associations indésirables

Insistant sur le fait que la Pologne est «attaquée» par la Biélorussie, le Premier ministre nationaliste Mateusz Morawiecki a déclaré que le mur était essentiel pour «protéger» la Pologne. L’état d’urgence, qui empêche les journalistes et les associations caritatives de s’approcher de la frontière, s’est révélé particulièrement controversé, et l’UE a appelé à la «transparence».

Les Nations Unies ont demandé, il y a huit jours, une action urgente pour sauver des vies et éviter des souffrances à la frontière entre l’UE et la Biélorussie, après la mort de plusieurs demandeurs d’asile.

(AFP)

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