Formule 1: La stratégie la plus audacieuse a payé

Plus la saison avance, plus les Ferrari plongent dans le classement, et plus les Mercedes se rapprochent des Red Bull.

A Mexico, les deux flèches d’argent partaient même favorites, après n’avoir manqué la pole-position que d’un rien - pour une erreur de pilotage de George Russell et pour un moteur qui coupait du côté de Lewis Hamilton.

Dès le départ de la course, d’ailleurs, Max Verstappen ne parvenait pas vraiment à prendre le large sur Lewis Hamilton, alors que le pilote Red Bull avait chaussé des pneus tendres, théoriquement plus rapides que les gommes «médiums» de la Mercedes de son adversaire.

Le Néerlandais s’est arrêté pour changer ses pneus au 25e tour, pour chausser des gommes médiums. Il restait alors 46 tours jusqu’à l’arrivée, il était théoriquement impossible de les boucler avec le même train de pneus, et surtout pas des médiums.

Chez Mercedes, on a changé les pneus de Lewis Hamilton plus tard, pour lui chausser des gommes dures, censées, elles, l’emmener jusqu’au drapeau à damier.

Mais il s’est finalement avéré que ces pneus durs ne permettaient pas une bonne adhérence, et aussi que les médiums de Max Verstappen ont nettement mieux tenu que prévu.

Du coup, le pilote Red Bull ne s’est plus arrêté, stupéfiant les stratèges de Mercedes. Il a donc remporté sans difficulté son 14e Grand Prix de la saison - établissant ainsi un nouveau record (14 sur 20 courses déjà effectuées), avec une victoire de plus que Michael Schumacher en 2004 (13 sur 18) ou que Sebastian Vettel en 2013 (13 sur 19). Les puristes noteront qu’après 18 Grands Prix, le nombre de courses de la saison 2004, Max Verstappen ne comptait «que» douze victoires, et que donc, pour une longueur de saison équivalente, Michael Schumacher garde ce record…

«J’étais vraiment très proche de Max pendant le premier relais, racontait Lewis Hamilton après l’arrivée. Mais je ne suis pas sûr que les pneus durs que nous avions étaient le meilleur choix. Nous aurions dû partir avec les tendres, nous avions une stratégie décalée par rapport à Red Bull. Cela dit, je pense que les Red Bull étaient trop rapides pour nous aujourd’hui, ça n’aurait pas passé, quoi que nous ayons décidé.»

Les Ferrari ont été complètement absentes de la lutte pour la victoire à Mexico. A Austin, une semaine plus tôt, Carlos Sainz avait signé la pole - finalement, il n’était pas allé plus loin que le premier virage, mais sa voiture semblait encore compétitive.

Ce week-end, à Mexico, par contre, les deux Ferrari étaient à la peine. Finalement, Carlos Sainz termine cinquième et Charles Leclerc sixième… à plus d’une minute de Max Verstappen. «Nous nous attendions à être un peu en difficultés sur ce circuit, mais pas à ce point-là, a regretté le Monégasque. Une minute, ça fait vraiment beaucoup, ça fait mal!»

Les deux Ferrari se sont suivies toute la course durant, sans pouvoir se sortir de leurs positions. «Avec Carlos, on a vécu une course assez solitaire. On se suivait, on était trop rapides pour ceux qui suivaient, mais trop lents pour rattraper ceux qui précédaient. Alors on s’est concentrés sur notre course, pour marquer des points, mais nous étions vraiment trop loin.»

Valtteri Bottas avait qualifié sa Sauber sur la troisième ligne, en sixième place, et espérait tout naturellement ramener les gros points dont l’écurie suisse a besoin pour conserver sa sixième place provisoire au classement des constructeurs.

A l’arrivée, pourtant, le Finlandais ne termine «que» dixième, et marque un seul point. C’est mieux que rien, mais l’écurie s’attendait à un meilleur résultat. «On en voulait plus, c’est sûr, admettait le pilote après la course. Pendant le premier relais, tout se passait plus ou moins bien, je suivais le rythme. Mais dès qu’on a changé de pneus et qu’on a mis les durs, je ne suis pas parvenu à les monter en température et à les faire fonctionner. Nous pensions que les durs seraient de bons pneus de course, mais ce n’était pas le cas.» La même erreur que chez Mercedes.