Session: Vers des centres d’aide d’urgence aux victimes de violences

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SessionVers des centres d’aide d’urgence aux victimes de violences

Le National a accepté deux motions identiques, dont l’une de la Vaudoise Jacqueline de Quattro, pour que toutes les régions du pays disposent d’un centre dédié, à l’image de celui qui existe au CHUV.

Christine Talos
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Christine Talos
Une personne meurt en Suisse toutes les deux semaines de violences domestiques.

Une personne meurt en Suisse toutes les deux semaines de violences domestiques.

LAB

Le Conseil fédéral devra créer les bases légales pour faire en sorte que toutes les régions de Suisse disposent d’un centre d’aide d’urgence pour les victimes de violences. Le National a accepté deux motions identiques, l’une émanant de la députée Jacqueline de Quattro (PLR/VD), l’autre de Tamara Funiciello (PS/BE).

«La violence augmente en Suisse et une personne en meurt toutes les deux semaines dans le cadre domestique», a rappelé Jacqueline de Quattro. Le phénomène touche toutes les couches sociales et toutes les générations, a-t-elle ajouté. «Face à ce constat, des mesures doivent être prises, en particulier dans les domaines où on a le plus de peine à en parler parce qu’ils touchent notre intimité».

Sauvegarder les preuves

L’ex-conseillère d’État a expliqué que les victimes de violences sexuelles, domestiques ou sexistes trouvaient trop rarement l’aide médicale et psychologique d’urgence dont elles ont spécifiquement besoin. «De même, elles n’ont le plus souvent pas la possibilité de faire documenter et sauvegarder par la médecine légale les traces des violences qu’elles ont subies, afin de pouvoir décider librement si elles souhaitent porter plainte contre l’auteur ou non», a-t-elle souligné. D’autant que la plupart sont trop choquées sur le moment pour réagir ou témoigner.

De nombreuses victimes sont donc privées de premiers soins adaptés et voient leurs chances d’engager des poursuites pénales se réduire. «Il est donc indispensable que la victime d’un acte de violence reçoive le plus vite possible des soins spécifiques comprenant le traitement des blessures, la gestion du traumatisme subi ou la prévention des maladies sexuellement transmissibles», a-t-elle réclamé.

Modèle du CHUV

Et de rappeler que de bons modèles de centres ont déjà été mis en place dans les cantons de Vaud (au CHUV à Lausanne) et à Berne. L’aide qu’ils fournissent doit pouvoir être accessible à toutes les victimes en Suisse, demandaient donc les motionnaires. 

Thérèse Schläpfer (UDC/ZH) a tenté de s’opposer, estimant qu’il existait déjà suffisamment de centres d’aide aux victimes en Suisse, via des permanences spécialisées actives 24 h/24, la police ou encore les hôpitaux. «On a assez d’institutions, évitons de créer des doublons».

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