États-UnisL’ex-bras droit de Trump renvoyé devant des procureurs fédéraux
Les élus américains se sont prononcés mardi soir en faveur de poursuites contre Mark Meadows, qui refuse de témoigner dans l’enquête sur l’assaut du Capitole.
Les élus de la Chambre américaine des représentants se sont prononcés mardi en faveur de poursuites pénales contre Mark Meadows, l’ancien chef de cabinet de Donald Trump, en raison de son refus de témoigner dans l’enquête sur l’assaut du Capitole.
Par ce vote, Mark Meadows, l’un des plus proches conseillers de l’ex-président, est renvoyé devant des procureurs fédéraux qui devront décider ou non de l’inculper pour «tentative d’entrave à une enquête du Congrès».
L’enquête en question: une commission parlementaire qui cherche à faire la lumière sur les événements du 6 janvier 2021, quand des milliers de partisans de Donald Trump ont envahi le siège du Congrès américain pour tenter d’empêcher les élus de certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle.
Mark Meadows, le «chief of staff» du tempétueux président à l’époque, est au cœur de toutes leurs attentions. Mais l’homme de 62 ans a opposé son mutisme à toutes les injonctions à comparaître émises par la commission dite «du 6 janvier». C’est au motif qu’il tente par son silence, «d’entraver» cette investigation du Congrès que les élus ont recommandé des poursuites pénales.
Privilèges présidentiels?
Cet ancien haut responsable de la Maison-Blanche, réputé très discret, encourt une peine de prison. Le refus de Mark Meadows de témoigner ne constitue pas une absence de coopération avec l’enquête, assure son avocat, George Terwilliger, énumérant les milliers de documents officiels, courriels et SMS qu’il a accepté de fournir aux élus de la commission.
Mais plutôt une façon d’«accéder» au souhait formulé par Donald Trump de garder certaines informations secrètes, au nom des privilèges présidentiels. Nombre de ces SMS adressés à Mark Meadows ont été lus à voix haute par le groupe de parlementaires en charge de l’enquête, lors de réunions retransmises en direct sur les chaînes d’information en continu du pays.
Ils proviennent d’élus républicains, personnalités de la chaîne conservatrice Fox News, et même du propre fils du président, Donald Trump Jr… tous l’implorent de pousser le milliardaire républicain à prendre la parole pour faire reculer ses partisans, qui prenaient alors d’assaut le Congrès.
Une façon pour la commission parlementaire de souligner le rôle central de l’ancien chef de cabinet dans le camp Trump, et le poids que son témoignage pourrait apporter à l’enquête. S’il décidait de parler.
«Nous ne sommes pas ici de gaieté de cœur», a soutenu mardi Liz Cheney, une des rares élues républicaines très critiques envers Donald Trump qui a accepté de siéger au sein de cette commission. «Ceci est une affaire sérieuse et c’est une étape à laquelle nous ne serions pas arrivés si elle n’était pas nécessaire», a-t-elle plaidé avant le vote de mardi.
«Chasse aux sorcières»
Mark Meadows est déjà le deuxième des fidèles de l’ex-président à être menacé de poursuites pénales dans le cadre de cette enquête du «6 janvier». Et peu à peu, l’agitation dans l’entourage de Donald Trump se fait sentir.
L’ancien magnat de l’immobilier tente par tous les moyens d’empêcher la commission de s’approcher de trop près et mettre la main sur des documents susceptibles de l’incriminer. Il multiplie les recours en justice, pour le moment infructueux.
Sans attendre l’issue de ces démêlés, la commission a déjà interrogé plus de 300 personnes. Le groupe d’élus en effet avance à marche forcée, soucieux de publier ses conclusions avant les élections de mi-mandat de novembre 2022, lors desquelles les républicains pourraient reprendre le contrôle de la Chambre et enterrer ses travaux. Car certains dans l’opposition républicaine s’évertuent au contraire à minimiser cette attaque, qualifiant l’enquête parlementaire de «chasse aux sorcières», une des expressions préférées de… Donald Trump.