FootballChristian Constantin: «On peut déjà préparer les barrages»
Alors que Sion, en chute libre, est plus que jamais menacé par le retour de Lucerne, son président évoque une situation sportivement crispante. Et s’en veut de mener une politique qui se retourne contre lui…
- par
- Nicolas Jacquier
Paolo Tramezzani sera-t-il encore assis sur le banc du FC Sion contre Lausanne à la Tuilière? La question peut légitimement se poser après le nouveau fiasco valaisan enregistré à domicile (3-1 contre Lucerne). Au-delà du revers sportif et de ses conséquences, c’est la pauvreté du jeu présenté, ou de ce qui en fait office, qui inquiète.
Christian Constantin ne devrait toutefois pas procéder à une nouvelle révolution de banc. La saison dernière, le boss de Tourbillon n’avait pas hésité à s’y installer pour un bilan contrasté (victoire à Lausanne, défaite contre Servette).
Si le calendrier est similaire treize mois plus tard, CC devrait cette fois en rester là et s’abstenir de jouer les présidents-dépanneurs. «Cette année, observe-t-il, j’ai fait un pas de retrait. Je suis moins proche de l’équipe. Avec la présence de Gelson (ndlr: Fernandes), j’ai laissé faire et… l’on voit le résultat.»
Il reste deux matches et 180 minutes à Sion pour inverser la tendance et échapper au sort que beaucoup lui prédisent déjà. Son président lui-même n’y croit que moyennement. «On peut déjà préparer les barrages, pronostique-t-il. Mais avec ce que l’on présente, je ne vois pas comment l’on va pouvoir s’en sortir, peu importe l’identité du 2e de Challenge League.» Un discours rodé, souvent entendu ces derniers printemps, destiné principalement à provoquer une (toujours tardive) prise de conscience.
Encore quatre matches
Il n’empêche que Sion n’en finit pas de galérer saison après saison, avec le risque d’en payer le prix tôt ou tard. «La seule chose que l’on réussit chaque année, c’est la soirée de gala. Tout le reste…»
En raison du manque d’investissement de ses intermittents du spectacle sur la pelouse, Christian Constantin en est réduit à trembler pour la présence du FC Sion en Super League la saison prochaine. C’est aussi le résultat d’une méthode à bout de souffle, la sienne. «Il faut être bobet pour continuer à fonctionner comme je le fais, reconnait-il. Dans quelle activité au monde, le patron ne fait que payer comme je le fais sans jamais ramener sa fraise? Il faut être complètement crétin. Si l’entraîneur et les joueurs ne font pas leur boulot comme je fais le mien, ça n’ira pas…»
CC a refait ses comptes, il maintient sa ligne. «Contrairement aux autres, conclut-il, il nous reste quatre matches pour nous sauver.» S’il n’en démord toujours pas, il serait bien sûr ravi de s’être trompé dans ses calculs…