Téléphonie mobile: Les Etats refusent de plafonner les prix du roaming

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Téléphonie mobileLes États refusent de plafonner les prix du roaming

Contre l’avis du National, les sénateurs ont refusé un texte qui voulait instaurer aux opérateurs suisses une limite pour le prix des services d’itinérance.

Christine Talos
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Christine Talos
Aux Suisses de gérer eux-mêmes le plafonnement de leur frais de roaming quand ils surfent à l’étranger.

Aux Suisses de gérer eux-mêmes le plafonnement de leur frais de roaming quand ils surfent à l’étranger.

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Mauvaise nouvelle pour les Suisses qui surfent sur leur téléphone à l’étranger: contrairement au National qui l’avait largement acceptée en juin dernier, le Conseil des États a refusé tacitement mardi une motion d’Élisabeth Schneider-Schneiter (C/BL) demandant que Berne plafonne les prix des services d’itinérance (ou «roaming») des opérateurs suisses. Un plafonnement désiré également en 2022 par les associations de consommateurs.

L’élue relevait que l’UE avait aboli les frais d’itinérance en 2017 pour ses ressortissants. Elle soulignait en outre qu’internet représente souvent, à l’étranger comme chez nous, la seule possibilité d’acheter des billets de transports, de consulter des horaires, de réserver un hôtel ou un resto, voire d’authentifier une carte de crédit. Or, les prix de roaming coûtent encore «effroyablement cher».

Manque de bases juridiques

«La voie suisse, qui mise en premier lieu sur une meilleure information des consommateurs et sur la responsabilité individuelle des opérateurs de téléphonie mobile, ne résout pas le problème», plaidait la Bâloise. Elle voulait donc «passer à l’action» afin de «permettre aux Suisses d’utiliser leurs smartphones à l’étranger comme ils en ont l’habitude au lieu de limiter préventivement l’utilisation du roaming avec des prix élevés et des avertissements aux consommateurs».

Le Conseil des États ne l’a pas entendu de cette oreille. Il a estimé que les prix plafonds pouvaient être fixés sur la base d’accords internationaux, conformément à la loi sur les télécommunications mais pas par décision unilatérale du Conseil fédéral. Les bases juridiques pour cela font défaut, a-t-il estimé. Le Conseil fédéral rappelait aussi qu’il est possible aujourd’hui de fixer soi-même des limites de frais et de recevoir une alerte lorsque cette limite était atteinte.

Les Suisses paient leurs données 31 fois plus cher que les Français

En juin dernier, le magazine «Bon à Savoir» avait relevé que les Suisses paient toujours très cher pour utiliser leur téléphone à l’étranger. L’opérateur Salt facture ainsi 2950 francs pour télécharger un Gigabit (GB) de données en Europe si on n’a pas conclu un abonnement qui inclut cette prestation! Et une heure de téléphone hors frontières coûte près de 120 francs sans forfait. Un constat dressé également en juin par le site cable.co.uk qui a passé à la loupe 5000 forfaits dans 233 pays. Les résultats pour la Suisse, compilés par la plateforme de comparaison de produits financiers HelloSafe, étaient implacables: avec une moyenne de 7 fr. 25 pour 1 gigaoctet (Go) de données, la Suisse était en 2022 le 7e pays au monde et le 1er en Europe en termes de cherté pour les données mobiles. En moyenne, les Helvètes paient 31 fois plus que les Français!

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