NucléaireKiev refuse que l’AIEA visite sa centrale occupée par les Russes
L’Agence de l’énergie atomique avait dit que l’Ukraine avait accepté une visite de la centrale de Zaporijjia, mais Kiev a démenti. Ce ne sera possible que quand la centrale sera à nouveau ukrainienne.
L’Ukraine s’oppose à ce que le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, se rende à la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud) tant qu’elle est occupée par les Russes, a indiqué, mardi, l’opérateur ukrainien des centrales nucléaires. «L’Ukraine n’a pas invité Rafael Grossi à visiter la centrale de Zaporijjia et lui a refusé par le passé d’effectuer une telle visite. La visite de la centrale ne deviendra possible que quand l’Ukraine reprendra le contrôle sur le site», a écrit, sur Telegram, l’opérateur ukrainien, Energoatom.
Rafael Grossi avait dit, lundi, que l’AIEA était en train de préparer une mission d’experts à la centrale de Zaporijjia, la plus grande d’Europe et occupée par les forces russes depuis le début de l’invasion russe, en assurant que l’Ukraine l’avait «demandé». «Le directeur général de l’AIEA ment de nouveau», a dénoncé Energoatom. «Nous considérons cette déclaration comme une nouvelle tentative d’accéder à la centrale de Zaporijjia pour y légitimer la présence des occupants et approuver leurs actes.»
«La perte de communication» entre l’AIEA et la centrale est due au fait que les Russes ont bloqué l’opérateur mobile ukrainien Vodafone sur le site, selon Energoatom. «Les données s’accumulent sur les serveurs et seront transmises à l’AIEA quand l’opérateur sera de nouveau opérationnel.»
Moscou demande à Kiev de payer pour l’électricité
La Russie a menacé, le 19 mai, de couper l’Ukraine de sa centrale nucléaire de Zaporijjia, sauf si Kiev payait Moscou pour l’électricité produite. Cette déclaration rejoint celle d’autres responsables russes, ces dernières semaines, qui laissent entendre que la Russie prépare une occupation durable, voire une annexion des zones du sud de l’Ukraine qu’elle contrôle, la région de Kherson et une partie de celle de Zaporijjia.
En 2021, soit avant l’offensive russe contre l’Ukraine, lancée le 24 février dernier, la centrale fournissait 20% de la production annuelle ukrainienne d’électricité et 47% de celle produite par le parc nucléaire ukrainien.
C’est début mars que les forces de Moscou ont pris le contrôle de cette centrale nucléaire, située dans la ville d’Energodar, dans le sud de l’Ukraine, séparée par le fleuve du Dnipro (Dniepr en russe) de la capitale régionale Zaporijjia, qui reste, elle, sous contrôle ukrainien.