James Bond: on sait enfin pourquoi mourir ne pouvait plus attendre

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CinémaBond: on sait enfin pourquoi mourir ne pouvait attendre

Daniel Craig, en compagnie de l’équipe de production de «No Time to Die» un poil empruntée, a révélé que le sort souhaité pour l’agent 007 remonte à loin.

Jean-Charles Canet
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Jean-Charles Canet
Lashana Lynch, Daniel Craig, Léa Seydoux et Cary Fukunaga à l’avant-première mondiale de «Mourir peut attendre», à Londres.

Lashana Lynch, Daniel Craig, Léa Seydoux et Cary Fukunaga à l’avant-première mondiale de «Mourir peut attendre», à Londres.

imago images/PA Images

Lors d’une interview accordée par Daniel Craig et l’équipe derrière «Mourir peut attendre» à «Variety» (ce dernier a été enregistré début décembre mais publié à la fin du même mois), une grande partie a été consacrée à la fin controversée du long-métrage. Et le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont diserts, enfin surtout Daniel Craig. Il va sans dire aussi que les propos exprimés contiennent des spoilers que ceux qui n’ont pas encore vu le film ne voudront peut-être pas en savoir plus. Qu’ils entrent ici à leur risques et périls.

Si vous ne connaissez pas encore la fin de «Mourir peut attendre» et souhaitez conserver la surprise, arrêtez-vous de lire ici…

Vous voici prévenus…

En effet, tout montre dans les dernières minutes du long métrage (2h43) que l’agent au service de Sa Gracieuse Majesté, totalement exposé à une pluie de missiles du monde civilisé sur la méchante île de Lyutsifer Safin (Rami Malek), n’a pu survivre. Un sacrifice tragique pour l’agent contaminé par le virus de son tourmenté ennemi.

«Saviez-vous depuis le début?»

À la question «Saviez vous depuis le début?», Michael G. Wilson, un des producteurs, a tenté de botter en touche par une boutade mais Daniel Craig a été plus explicite: «Je vais vous raconter l’histoire même si personne ne s’en souvient ou n’est d’accord avec ma version: c’était en 2006, Barbara (Broccoli, grande timonière de la franchise, ndlr) et moi revenions en voiture de la première de «Casino Royale» (le Bond qui a introduit Daniel). Les chances de pouvoir faire d’autres «Bond» après celui-ci étaient grandes. J’ai demandé à Barbara, combien devrai-je en faire? […] Quatre était sa réponse. J’ai répondu d’accord; puis-je le tuer dans le dernier? Elle m’a immédiatement répondu oui. Nous nous sommes serré la main là-dessus […]. En fin de compte, elle a tenu parole».

Barbara Broccoli a ajouté en riant: «Ensuite, j’ai dû en parler avec Michael et nous avons préféré attendre pour informer le studio».

L’insistance pour que la nuance soit

Devant l’insistance du journaliste de Variety qui voulait être sûr que la conversation de Craig avec Broccoli était le moment clé, le moment où le sort de 007 a été scellé, Daniel Craig a néanmoins nuancé: «En fait, après, la réponse a été négative pendant très longtemps. Ou plutôt, prenez les choses comme ceci, j’ai cru que ma proposition avait été oubliée. Et je n’ai remis la question de la mort de Bond sur le tapis que lorsque le cinquième film (un de plus que ce que Craig escomptait, ndlr) était en préparation.

Michael Wilson a pu ensuite donner sa version: à la fin du quatrième film («Spectre», ndlr), nous voulions que Daniel rempile et il était extrêmement réticent. Nous sommes finalement parvenus à nous dire que c’était ce que nous voulions tous. Que c’était la meilleure façon de boucler la boucle. Et puis d’une certaine manière, c’était ce que Flemming (l’auteur des romans, ndlr) voulait, lui qui avait tenté, sans y parvenir, de tuer Bond dans les romans «Bons baisers de Russie» et «On ne vit que deux fois»

Des huîtres avariées!

Cary Joji Fukunaga, le réalisateur de «No Time to Die», engagé après la défection de Danny Boyle pour «différences créatives» (le sort réservé à Bond en était-elle une?), confirme pour sa part que la décision de tuer Bond avait été validée juste avant le début du tournage.  «C’était une des choses qui m’avaient été notifiées par Barbara, Michael et Daniel. Mais la manière d’en finir n’était pas encore déterminée.» Faire exploser une fusée dans laquelle se trouve Bond, par exemple… Ou de lui faire ingérer des «huîtres avariées», surenchérit Daniel Craig, jamais à court de bons mots. Plus sérieusement, Fukunaga révèle que 007 aurait pu être victime d’une balle perdue, si cela n’avait été jugé comme une mort trop banale.

En revanche, rien n’est dévoilé sur comment sera résolu le «James Bond reviendra» que «No Time to Die» affiche fièrement en fin de générique. Daniel Craig, le souligne mais se garde bien de spéculer. Une chose semble sûre: Craig voulait dès le début que James Bond meure à la fin de son cycle. Ses producteurs ont préféré laisser le sujet sous le tapis, mais ayant besoin de lui pour un cinquième film, ils se sont trouvés au pied du mur… Caprice de star ou proposition pertinente? On vous laisse juge.

Revivre et laisser mourir?

Le dernier «James Bond» en date termine sa carrière dans les salles obscures, avec des résultats jugés très satisfaisants par ses producteurs, et la poursuit sur des écrans plus petits. Le prochain épisode est espéré pour 2024, ce qui semble optimiste. Il reste quoi qu’il en soit largement le temps pour spéculer sur le choix du comédien qui succédera à Daniel Craig et quel truc sera trouvé pour ressusciter celui pour qui mourir ne pouvait plus attendre. «Revivre et laisser mourir» pourrait en être le titre mais de toute évidence ce devra être une «Opération tonnerre».

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