BasketballArnaud Cotture: «La vérité, c’est que nous étions morts»
Menés de 16 longueurs au cœur de leur demi-finale à Monthey, les Fribourgeois sont revenus de l’enfer (82-85). Avec 10 points et 7 rebonds, Arnaud Cotture a participé au réveil des siens.
Parce que Monthey, avec son budget sensiblement inférieur et son virtuose Jay Jay Chandler (29 points), a fait le match parfait pendant 36 minutes, Fribourg Olympic a frôlé l’élimination en Coupe suisse, deux mois après celle en SBL Cup. Alors à l’heure de l’interview, Arnaud Cotture était un homme soulagé.
Arnaud, est-ce que vous avez eu peur?
Cela serait mentir de dire l’inverse. En première mi-temps, on fait cinq premières minutes corrects mais on n’arrive pas à faire un stop défensif et on laisse beaucoup trop d’espaces à l’adversaire. Après, pendant quinze minutes, on sombre littéralement. A la mi-temps, nous n’étions pas sereins et dans le vestiaire, les gars se disaient que l’on était en train de passer à côté de l’événement. C’est là que le coach nous a dit: vous connaissez l’enjeu de ce match? Et il avait raison, on ne le jouait pas comme une demi-finale de Coupe de Suisse.
C’était le match le plus important de votre saison jusqu’ici?
Oui, clairement! Depuis cette défaite en quart de finale de la Coupe de la Ligue, on ne joue plus que sur deux tableaux. Ce soir, si on passe à côté du début à la fin du match, cela aurait pu être désastreux pour la suite de notre saison. Même si elle n’était pas terminée avec les playoff.
Ce sont les Suisses, Natan Jurkovitz puis Boris Mbala, qui ont sonné la révolte.
Je viens de le dire à la télévision, justement. Natan nous sauve. Son entame de seconde mi-temps a tout changé. Parce que nous étions dans un moment de grande galère. Il a mis une intensité folle pour embarquer tout le monde avec lui. Derrière, l’adresse de Boris nous fait un bien fou. Ils nous ont sorti du tunnel.
Malgré ça, vous êtes encore menés 80-71 à un peu moins de quatre minutes de la fin du match.
C’était le même écart qu’avant notre remontada en finale de la Coupe de la Ligue contre Massagno la saison passée sauf que là, nous avions plus de temps. Il fallait juste jouer et ne plus penser au score. Encore une fois, on a montré que l’on était jamais morts et c’était important de se le prouver à nouveau. Nous avons connu des moments difficiles depuis le début de la saison mais nous restons une équipe capable de gagner de gros matches.
Vous n’avez pas su arrêter Chandler pendant 36 minutes. Jusqu’au réveil de Davonta Jordan.
Je voulais le dire là, en arrivant dans le vestiaire, mais on a décidé d’être positifs. On doit arrêter de se faire mettre K-O pour réagir, parce que cela nous est déjà arrivés plusieurs fois cette saison. Il faut que l’on trouve un moyen de mettre une grande intensité dès le début, pas lorsque l’on est dans le dur. C’est le grand enseignement à tirer.
Peut-on dire que vous avez vu le précipice de près ce soir (ndlr: samedi)?
Je viens de le dire à ma famille: la vérité, c’est que nous étions morts. Nonante-neuf fois sur cent, on doit perdre ce match. Mais on n’a pas lâché dans la tête, nous avons su rester ensemble dans un contexte difficile et je pense que c’est là dessus que l’on doit bâtir.