FranceIl écope de 20 ans de prison pour avoir tué son épouse à coups de pelle
L’accusé, âgé de 83 ans, avait massacré sa femme en 2018 dans l’Hérault, après plus d’un demi-siècle de mariage.
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La victime a notamment eu le visage fracassé par «36 coups de pelle».
AFPLa cour d’assises de l’Hérault a condamné à 20 années de réclusion criminelle Abderrahmane K., un homme de 83 ans reconnu coupable d’avoir tué d’une quarantaine de coups de pelle son épouse, qui souhaitait divorcer après 54 ans de mariage.
«Pas un mot pour sa femme ou ses trois filles»
Dans son réquisitoire, l’avocate générale, Isabelle Delande, avait réclamé une peine «d’au moins 15 ans» de prison pour cet ancien chauffeur-livreur, qui encourait la réclusion à perpétuité. Les jurés ont reconnu que la responsabilité de l’accusé, âgé de 79 ans à l’époque des faits, était atténuée par ses troubles psychiques, selon le verdict prononcé après trois jours de procès et un délibéré de trois heures.
Le 2 août 2018, Abderrahmane K. «est entré de manière fracassante dans la criminalité», avait souligné dans son réquisitoire vendredi matin la représentante du ministère public. Mme Lalande avait souligné «l’absence de remords» de cet homme né en Algérie en 1939 et qui avait tout fait pour s’intégrer socialement en France, avec sa femme Akila C., épousée à Lyon en 1964. Après une vie de travail, ils avaient réussi à s’offrir une belle maison dans l’Hérault. «Ce qui l’obsède, c’est la perte de sa maison, de ne pas passer sa retraite comme il l’avait imaginée», avait remarqué Mme Delande, notant qu’il n’avait «pas eu un mot pour sa femme ou ses trois filles».
«Il savait ce qu’il faisait, il voulait la tuer»
Akila C., femme au caractère bien trempé mais «malheureuse», a-t-elle ajouté, ne supportait pas d’être l’assistante de vie d’un mari défaillant, pour lequel elle avait l’impression de s’être sacrifiée toute sa vie. De son côté, lui avait développé une forme de paranoïa, s’étant «auto-persuadé» que son épouse de 73 ans le trompait avec un amant, au sein même du domicile conjugal, selon la magistrate. Devant la cour d’assises, Abderrahmane K. avait persisté, comme il le fait depuis quatre ans, à attribuer son acte à un «coup de folie», sans l’expliquer clairement.
«Il savait ce qu’il faisait, il voulait la tuer», a martelé l’avocate générale, en comparant le visage de sa femme, fracassé par «36 coups de pelle», à «une sculpture de César». L’avocate de la défense, Florence Delfau-Bardy, avait demandé de la «retenue» aux jurés. «L’acte est sauvage mais la personne qui l’a commis n’était pas un sauvage», avait-elle plaidé. Abderrahmane K. a 10 jours pour faire appel de sa condamnation.