Irak – Le Parlement échoue à élire un président pour la troisième fois

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IrakLe Parlement échoue à élire un président pour la troisième fois

Faute de quorum parmi les députés irakiens, l’élection du chef de l’Etat a à nouveau été reportée mercredi. 

Comme lors des deux premières tentatives, c’est le boycott d’une coalition chiite qui a de nouveau grippé la machine.

Comme lors des deux premières tentatives, c’est le boycott d’une coalition chiite qui a de nouveau grippé la machine.

AFP

L’élection du président irakien par les députés prévue mercredi n’a pas pu avoir lieu pour la troisième fois car le quorum n’a pas été atteint en raison du boycott d’une coalition chiite, comme lors des deux premières tentatives, a-t-on appris auprès du Parlement.

Seulement 178 députés sur 329

«L’Assemblée a ajourné sa séance jusqu’à nouvel ordre», a indiqué le service de presse du Parlement. Aucune nouvelle date pour une prochaine tentative n’a été divulguée, mais la Cour fédérale, plus haute instance judiciaire d’Irak, a donné jusqu’au 6 avril aux députés pour doter le pays d’un chef de l’Etat. Ce délai passé, la Constitution est muette sur la prochaine étape.

Comme lors des deux premières tentatives - le 7 février et le 26 mars - c’est en fait le boycott d’une coalition chiite qui a de nouveau grippé la machine mercredi. Une source parlementaire a déclaré à l’AFP que seuls 178 députés sur 329 étaient présents à la séance de mercredi, privant l’Assemblée du quorum des deux-tiers requis pour organiser le vote.

La coalition chiite pro-Iran du Cadre de coordination, qui comprend notamment la formation de l’ancien Premier ministre, Nouri al-Maliki, et le bloc pro-Iran de l’Alliance de la conquête, a une nouvelle fois observé la politique de la chaise vide. Elle entend faire barrage à son grand rival, le leader chiite Moqtada Sadr.

«Gouvernement de consensus»

Grand gagnant des législatives d’octobre 2021, Moqtada Sadr a façonné une coalition avec des partis sunnites et le PDK kurde. Il veut former un gouvernement «de majorité» autour de son cousin et beau-frère, Jaafar al-Sadr, qu’il entend nommer Premier ministre. Insupportable pour le Cadre de coordination qui veut poursuivre la tradition irakienne du «gouvernement de consensus» réunissant tous les partis chiites.

Or, les parlementaires doivent d’abord élire le chef de l’Etat pour que celui-ci nomme à son tour le chef du gouvernement. Parmi les 40 candidats en lice pour la présidence, deux sortent du lot: le sortant Barham Saleh, président de l’Irak depuis 2018 et issu de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), et Rebar Ahmed du Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Le candidat victorieux doit obtenir au moins deux-tiers des voix. La présidence, poste largement honorifique, va traditionnellement à un Kurde.

(AFP)

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