Nouvelle-ZélandeLa police accuse les anti-vaccins de jets d’excréments
Deux semaines après le début des manifestations autour du Parlement, les forces de l’ordre ont installé dans la nuit des barrages en béton, dans les rues de Wellington.
La police néo-zélandaise a accusé les manifestants anti-vaccins installés autour du Parlement à Wellington d’avoir jeté des excréments humains, lundi, sur les forces de l’ordre qui menaient une opération avant l’aube pour installer des barrages routiers autour du campement.
Deux semaines après le début de leur action, inspirée des «convois de la liberté» canadiens, les manifestants ont continué d’affluer ce week-end en dépit des appels de la police les exhortant à partir. Le nombre de véhicules bloquant les rues du centre-ville a presque doublé depuis vendredi, passant à 800 lundi. Afin d’empêcher toute nouvelle expansion, environ 300 policiers ont été déployés dans la nuit de dimanche à lundi pour permettre l’installation de barrages en béton dans les rues principales.
Passible de 14 ans de prison
Selon la police, «un grand nombre de manifestants très bruyants étaient présents» et huit arrestations ont été effectuées. «Sept policiers ont été blessés durant cette opération, cela va de simples égratignures à une blessure à la cheville», a-t-elle précisé dans un communiqué. «Certains ont également reçu des jets d’excréments humains». La police a affirmé qu’elle «demandera des comptes» aux responsables de ce mouvement, soulignant que tenter de contaminer délibérément quelqu’un est passible de 14 ans de prison.
Jusqu’à présent, la police est peu intervenue contre cette manifestation, estimant que toute tentative d’utiliser la force pour faire évacuer le campement entraînerait des violences. «La police devrait utiliser des matraques et probablement des gaz lacrymogènes pour faire sortir la foule de l’enceinte du Parlement, ce qui conduirait probablement à une longue confrontation», a déclaré dimanche le commissaire Andrew Coster à la télévision TVNZ. M. Coster a également dit avoir été en contact avec les autorités d’Ottawa, où la police a repris ce week-end le contrôle, après 24 jours de manifestations.
Revendications de plus en plus nombreuses
Le mouvement néo-zélandais était au départ anti-vaccins mais en prenant de l’ampleur, ses revendications ont été plus nombreuses. Certains manifestants ont affiché leur appartenance à l’extrême droite, scandant des messages contre le gouvernement et les médias. Des habitants de Wellington ont dit avoir été molestés pour avoir porté des masques. La Première ministre Jacinda Ardern a condamné «l’intimidation et le harcèlement» à leur encontre.
«Les manifestants ont fait valoir leur point de vue, il est temps pour eux de partir», a-t-elle déclaré à la presse, affirmant exclure une levée des mesures sanitaires anti-Covid sous la pression des manifestants. La Nouvelle-Zélande, qui compte cinq millions d’habitants, a enregistré 53 décès du coronavirus depuis le début de la pandémie. Lundi, 2.377 nouveaux cas ont été recensés.