Session du ParlementLes États balaient la 13e rente AVS
Comme le National, les sénateurs n’ont pas voulu de l’initiative de l’USS. Une augmentation de la rente n’est financièrement pas soutenable, a estimé la droite, au grand dam de la gauche.
- par
- Christine Talos
C’est l’USS, emmenée par son président Pierre-Yves Maillard, qui avait déposé l’initiative.
© Yoshiko Kusano pour l’USSLe Conseil des États ne veut pas d’une 13e rente AVS. Comme le National, les sénateurs ont recommandé mercredi, par 28 voix contre 10, de rejeter l’initiative populaire «Mieux vivre à la retraite». Le texte a été lancé par l’Union syndicale suisse. Il demande le versement d’une 13 rente AVS supplémentaire. Concrètement, cela représenterait entre 95 et 198 francs de plus par mois par personne, et 298 francs pour un couple.
Seule la gauche a soutenu l’initative. «Il est inacceptable que presque 14% des personnes âgées de plus de 65 ans en Suisse aient un revenu mensuel inférieur au seuil de pauvreté absolue», a tenté Marina Carobbio (PS/TI). «C’est indigne de notre système social», a abondé Maya Graf (Verts/BL). La gauche a rappelé qu’un tiers des femmes ne disposaient pas de 2e pilier et dépendaient donc de l’AVS pour vivre. En outre, pendant la discussion sur le projet AVS 21 accepté de justesse par le peuple en septembre dernier, «des promesses ont été faites. Cette initiative est l’occasion de les tenir», a rappelé Marina Carobbio.
«L’acceptation de l’initiative ferait augmenter les dépenses annuelles de l’AVS. Les dépenses supplémentaires atteindraient environ 5 milliards de francs en 2032, ce qui aggraverait encore la situation de l’AVS déjà sous pression, en raison de l’évolution démographique», a expliqué Peter Hegglin (C/ZG) au nom de la commission. Il a aussi expliqué qu’une 13e rente ne se justifiait pas pour les retraités des classes de revenus supérieures.