ValenciennesUn migrant meurt électrocuté en montant sur un wagon de fret
Un migrant érythréen est décédé et trois autres, des compatriotes, ont été légèrement blessés vendredi en gare de Valenciennes, victimes d’un «arc électrique» alors qu’ils tentaient de monter sur un wagon de fret, qui a finalement pris feu.
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L’incendie s’est déclenché dans un wagon contenant des pneus, ce qui a provoqué une impressionnante colonne de fumée, avec, selon les pompiers, un «fort risque de propagation à deux wagons frigorifiques et un TER».
AFP«Factuellement, il y a un mort, un corps sur la voie», a déclaré à l’AFP le chef de la Direction départementale de la sécurité publique du Nord, Thierry Courtecuisse.
«Une personne est décédée, électrisée sur le wagon de fret. Quatre autres personnes ont été transportées à l’hôpital, blessées légèrement, plutôt choquées qu’autre chose», a déclaré le contrôleur général des pompiers du Nord, Gilles Grégoire, précisant qu’il s’agissait du «bilan définitif», les déblais du wagon ayant été fouillés.
Le quatrième «blessé» est un employé de la SNCF, «surtout choqué», tandis que deux sapeurs-pompiers ont aussi été légèrement blessés, selon les pompiers.
Selon le procureur de Valenciennes, Jean-Philippe Vicentini, venu sur place, les victimes sont toutes de nationalité érythréenne. «Ce sont des migrants, qui pourraient être mineurs», a-t-il ajouté. «Apparemment, celui qui est décédé serait monté sur le wagon et aurait déclenché l’arc électrique», a précisé le magistrat.
Le feu a été maîtrisé en début de soirée.
Selon le maire de Valenciennes, Laurent Degallaix, le train devait «repartir pour Calais», où des centaines de migrants affluent pour tenter de passer en Angleterre. Mais la SNCF a ensuite précisé à l’AFP que le train provenait de Calais, en route vers la frontière avec l’Espagne.
«L’enquête permettra de comprendre ce qui s’est passé», selon la SNCF, pour qui la seule certitude est que les quatre migrants, «ont été vus sur la toiture du train au moment de l’électrisation» qui a provoqué le feu, sans qu’il soit possible de déterminer dans l’immédiat s’ils y montaient ou tentaient d’en sortir.
«Mort sur le coup»
«Des migrants se sont infiltrés et sont montés sur le wagon qui était bâché. Le premier qui est monté a fait fil conducteur, avec arc électrique, et le wagon a pris feu», a affirmé le maire à l’AFP. Le premier migrant à être monté «a été projeté au sol et est mort sur le coup», a-t-il ajouté. «Ses camarades ont été blessés.»
L’incendie s’est déclenché dans un wagon contenant des pneus, ce qui a provoqué une impressionnante colonne de fumée, avec, selon les pompiers, un «fort risque de propagation à deux wagons frigorifiques et un TER».
La gare, fermée, a été réalimentée en électricité dans la soirée, et la circulation, interrompue, a repris sur une voie vers Lille, mais «deux voies au moins ne sont pas circulables», selon la SNCF. Le trafic «va rester perturbé dans les jours qui viennent», au vu de l’ampleur des dégâts, «avec des pneus fondus déversés sur la voie, des caténaires qui ont fondu», tandis que le hall de la gare «devra être nettoyé de la suie».
Le préfet du Nord, Georges-François Leclerc, s’était rendu sur place, a constaté une journaliste de l’AFP. Des pompiers avaient aussi monté une tente devant un véhicule sanitaire à l’extérieur de la gare, autour duquel un périmètre de sécurité avait été instauré.