CentrafriqueLa nomination du président de la Cour constitutionnelle confirmée
Le nouveau président de la Cour constitutionnelle a été nommé par décret par le président de la république de Centrafrique Faustin Archange Touadéra. L’opposition accuse ce dernier de vouloir modifier la loi fondamentale pour briguer un troisième mandat.
La Cour constitutionnelle de Centrafrique a confirmé mardi la nomination d’un nouveau président à sa tête par le chef de l’État, que l’opposition accuse de vouloir modifier la loi fondamentale pour briguer un troisième mandat.
Le 20 novembre, le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, avait nommé par décret un nouveau président à la tête de la plus haute juridiction du pays, en remplacement de l’ancienne titulaire du poste, Danièle Darlan, qu’il avait congédiée après des décisions invalidant plusieurs de ses décrets et projets de lois. Cette dernière était régulièrement très violemment attaquée verbalement, voire menacée, sur les réseaux sociaux par le camp des pro-Touadéra et dans les manifestations pro-pouvoir. Sous sa présidence, la Cour avait notamment invalidé plusieurs projets de lois chers au chef de l’État, ainsi que les décrets installant le comité chargé de rédiger une nouvelle constitution fin août.
L’opposition avait accusé le chef de l’État de «coup d’État institutionnel» et déposé des requêtes en inconstitutionnalité devant la juridiction suprême. La Cour a indiqué dans sa décision «prendre acte» de la «volonté clairement exprimée» par Danièle Darlan de «tourner la page, de ne plus retourner à la Cour et de ne pas engager de procédure pour contester son éviction». L’opposition et une partie de la société civile soupçonnent Faustin Archange Touadéra de vouloir modifier l’actuelle constitution qui lui interdit plus de deux mandats, afin de se maintenir au pouvoir à la prochaine présidentielle en 2025.
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, est le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d’intensité depuis 2018. Elle a opposé dans les premières années des milices à majorité musulmane coalisées au sein de l’alliance Séléka, à d’autres – les anti-balakas – dominées par les chrétiens et animistes, l’ONU accusant les deux camps de crimes de guerre et contre l’humanité.