Une loi qui protège les black blocs et les antifas?

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PolémiqueUne loi qui protège les black blocs et les antifas?

Dissimulation du visage: l’UDC dénonce le projet du Conseil fédéral qui veut introduire une exception lors de manifestations politiques pour respecter les «droits fondamentaux».

Eric Felley
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Eric Felley
Pour le Conseil fédéral, se cacher le visage lors d’une manifestation relève des droits fondamentaux.

Pour le Conseil fédéral, se cacher le visage lors d’une manifestation relève des droits fondamentaux.

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Le Conseil fédéral a publié mercredi dernier son projet de loi fédérale sur l’interdiction de se dissimuler le visage, qui doit concrétiser la votation populaire du 7 mars 2021. Celle-ci contient un nombre notable d’exceptions: dans les avions, dans les églises et lieux de cultes, pour des raisons de santé, de sécurité, de conditions climatiques ou de coutumes locales, à des fins artistiques ou de divertissement ou encore à des fins publicitaires. Jusque-là, les initiants, en particulier du côté de l’UDC, estime que cela respecte leur volonté.

Dans le respect de la Constitution

En revanche, le Conseil fédéral a prévu une exception supplémentaire «pour concilier l’interdiction avec le respect des droits fondamentaux garantis par la Constitution que sont la liberté d’opinion et la liberté de réunion». Il sera donc toujours possible de dissimuler son visage «dans les lieux publics si elle est nécessaire à la protection des personnes qui exercent ces droits fondamentaux». Autrement dit lors de manifestations «autorisées», est-il précisé.

Le danger des groupes extrémistes

Un des pères de l’initiative, le conseiller national Walter Wobman (UDC/SO), estime que cette exception est contraire au texte accepté par le peuple: «Il n’est pas acceptable, écrit-il lundi dans un communiqué, que l’on puisse se voiler le visage lors de manifestations autorisées, afin de faire valoir des «droits fondamentaux pour sa propre protection». Il existe un réel danger que des membres de groupes extrémistes, motivés par des raisons politiques, se servent de cette exception pour contourner l’interdiction de se dissimuler le visage lors de manifestations».

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative au Parlement, il met en garde ses collègues de ne pas créer «des failles qui permettraient aux partisans de milieux violents tels que les Black Blocs ou l’Antifa de contourner une interdiction générale de se dissimuler le visage lors de manifestations politiques».

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