FranceFin du procès du crash du Rio-Paris, jugement le 17 avril
Au dernier jour du procès, la défense d’Airbus a plaidé, comme celle d’Air France la veille, la relaxe.
Le procès du crash du vol Rio-Paris en 2009 s’est achevé jeudi et le tribunal se prononcera le 17 avril 2023 sur le sort d’Airbus et d’Air France, jugés pour homicides involontaires depuis le 10 octobre.
Plongée très technique
Le Parquet a requis mercredi en creux la relaxe des deux entreprises, après une procédure judiciaire de plus d’une décennie, marquée par un non-lieu en 2019, avant qu’un procès ne soit ordonné en 2021. L’AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’est abimé dans l’Atlantique le 1er juin 2009, emportant la vie des 216 passagers et 12 membres d’équipage.
Dans l’A330 se trouvaient des personnes de 33 nationalités différentes, notamment 72 Français (61 passagers et 11 membres d’équipage), 58 Brésiliens et 26 Allemands. Le procès, qui a duré neuf semaines, a été une plongée très technique dans le monde de l’aéronautique, avec l’audition d’experts, pilotes et représentants des autorités de sécurité.
Souffrance des victimes
L’enregistrement issu des boîtes noires, retrouvées à près de 4000 mètres de fond après deux ans de recherches dans une zone de reliefs sous-marins considérables, a été diffusé pour la première fois, à huis clos, le 17 octobre. Le procès a aussi été l’occasion pour les proches des victimes de prendre la parole pendant une semaine, partageant leur souffrance depuis plus de 13 ans, leur manque aigu des disparus et pour certains leur intense colère. Au dernier jour du procès, la défense d’Airbus a plaidé, comme celle d’Air France la veille, la relaxe, demandant au tribunal d’«appliquer le droit et seulement le droit» en rendant une «décision humainement difficile, mais techniquement et juridiquement justifiée».
Panne «sous-estimée»
De leur côté, les avocats des parties civiles ont soutenu la culpabilité des entreprises, estimant que les pilotes avaient fait «tout ce qu’ils pouvaient» mais qu’ils n’avaient pas été préparés à la panne des sondes de vitesse Pitot, qui ont givré cette nuit-là.
Airbus est soupçonné d’avoir «sous-estimé» la gravité de cette panne, qui avait connu une recrudescence au cours des mois précédant l’accident, et de ne pas avoir pris des «mesures d’urgence» pour informer les compagnies aériennes. Air France est quant à elle poursuivie pour ne pas avoir suffisamment formé et informé ses équipages à la défaillance des sondes Pitot et à ses conséquences dans le cockpit.