PhilippinesUn élu accusé du meurtre d’un gouverneur arrêté au Timor-Oriental
La fusillade survenue en mars 2023 avait fait 10 victimes.
Un ancien député philippin, accusé d’avoir organisé le meurtre d’un gouverneur, a été arrêté au Timor-Oriental voisin, a annoncé le ministère de la Justice philippin.
Arnolfo Teves est le cerveau présumé de la fusillade qui a tué Roel Degamo, alors gouverneur de la province de Negros Oriental du centre des Philippines, et neuf autres personnes, en mars 2023.
La police du Timor-Oriental a arrêté Arnolfo Teves sur un terrain de golf de la capitale Dili jeudi, après qu’Interpol a publié une «notice rouge» pour son arrestation, a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué publié jeudi soir. Arnolfo Teves a été placé en détention dans l’attente de son extradition vers les Philippines où il fait face à de «multiples accusations de meurtre», selon le communiqué. L’ex-élu de la chambre basse philippine a nié précédemment toute implication dans le meurtre de Roel Degamo.
Au moins six tireurs impliqués
Au moins six tireurs, armés de fusils et vêtus d’uniformes de camouflage, avaient ouvert le feu le 4 mars sur la propriété du gouverneur, tuant l’élu et neuf autres personnes, dans l’attaque politique la plus meurtrière du pays depuis plusieurs années. Une dixième victime est décédée deux mois plus tard.
Onze suspects ont été arrêtés à la suite de l’attaque dans cette région connue pour la culture de la canne à sucre. Un douzième suspect a été tué lors d’une fusillade. Le frère d’Arnolfo Teves, Henry, avait été démis de ses fonctions de gouverneur du Negros Oriental après une décision de la commission électorale en septembre 2022 attribuant à Roel Degamo la victoire d’une élection contestée. La Cour suprême avait confirmé cette décision avant l’attaque. Arnolfo Teves s’était enfui des Philippines après avoir été accusé de meurtre. Les Philippines ont connu de fréquentes attaques à l’encontre de responsables politiques.
Les chefs d’un puissant clan du sud du pays et une vingtaine de leurs partisans ont été condamnés à la prison à vie pour un massacre commis en 2009 contre l’entourage d’un rival au poste de gouverneur dans la province de Maguindanao, l’attaque à motivation politique la plus sanglante à ce jour dans le pays.
Cinquante-huit personnes avaient été tuées lors de cette attaque, dont l’épouse du politicien et des membres de sa famille, ainsi que 32 journalistes et collaborateurs de médias qui couvraient l’élection.