Ski alpinCamille Rast: «On est beaucoup à pouvoir skier vite»
A Pékin, la Valaisanne de 22 ans découvre les Jeux. Après un test Covid positif à son arrivée, elle se réjouit de se mettre en piste ce lundi pour le géant où belle surprise n’est pas à exclure.
- par
- Christian Maillard Pékin
Premiers Jeux, premières frayeurs! Camille Rast est arrivée mardi dernier à Pékin avec de gros espoirs dans ses bagages et beaucoup d’excitation à l’idée de découvrir les anneaux olympiques. Mais ce n’est que jeudi qu’elle a pu vivre normalement en Chine et sentir la magie des JO sur la piste. La Valaisanne, contrôlée positive au Covid à son arrivée à l’aéroport, a dû attendre un jour dans sa chambre avant de sortir de son isolement.
«Au début je n’étais pas super rassurée, mais heureusement j’ai pu rapidement effectuer deux tests négatifs, sourit la Valaisanne. Je savais que c’est une situation qui pouvait m’arriver dans la mesure où j’avais attrapé le Covid entre Noël et Nouvel-An. On ne savait pas trop comment réagiraient les machines ici. Du coup, j’ai eu une entrée aux JO un peu sur la retenue. Mais là, j’ai pu skier trois jours et c’était cool. Les pistes sont belles…»
Si en début de saison, on vous avait dit que vous alliez cartonner pareillement et aller aux JO, qu’auriez-vous répondu?
J’aurais signé tout de suite! Les Jeux, je les avais en tête, mais surtout pour aller chercher un billet pour le slalom. Cela me semblait plus facile pour moi de réussir un top 15 dans cette discipline, en étant classée dans le top 30. Mais les choses se sont bien mises en place, j’ai trouvé mon rythme et mes routines également en géant, je ne pouvais rien demander de mieux.
Excepté cette petite frayeur du test positif, comment s’est passée votre acclimatation?
Le décalage horaire a bien été digéré car on est parti le lundi soir de Zurich et, du coup, en voyageant de nuit j’ai pu dormir un peu dans l’avion. Pas trop, c’est vrai, mais suffisamment le soir en arrivant à l’hôtel pour récupérer et bien me mettre dans le rythme.
Quelles sont vos attentes pour ces premiers Jeux?
Cela fait toujours plaisir d’être considéré comme une outsider, mais après il faut rester réaliste. Dans le portillon de départ, on est beaucoup à pouvoir skier vite. Je dois juste skier comme je sais le faire et on verra bien à quel rang cela me situera. J’espère entrer dans un top 15 ou un top 10, ça serait déjà pas mal.
Comment avez-vous trouvé la neige? Est-elle différente de vos courses en Coupe du monde?
Ce qui change vraiment ici, c’est qu’il fait très froid. On n’a pas eu ces conditions-là en Europe cet hiver. Par rapport au matériel, avec cette température et une neige 100% canon, il y a forcément des adaptations à effectuer. Chez nous, ça n’existe pas. Il y a donc des petits détails à régler mais on le savait, on s’y était préparé. On doit juste chercher des petites solutions qui vont faire que tout va rentrer dans l’ordre pour skier comme en Europe.
Avec ces conditions inédites, le froid, la neige ou la piste, est-ce que cela peut bousculer la hiérarchie et y avoir des surprises?
Lors des grands événements comme les Jeux, surtout aux Jeux d’ailleurs, c’est souvent le genre d’événement où la hiérarchie se bouscule. Il y a toujours des outsiders et souvent des déceptions. Il va falloir essayer de créer la surprise. Après, tout le monde peut en créer. Maintenant, on ne sait jamais ce qui va se passer. Cela dit, les Jeux c’est tous les quatre ans et il y a des athlètes qui attendent vraiment ça avec impatience depuis 2018. Pour moi, avec tous les soucis que j’avais connus (ndlr: une mononucléose en 2018 avant une déchirure à un genou du croisé antérieur et du ligament collatéral antérieur tibial en 2019), ce n’était pas prévu il y a 4 ans que je sois déjà là à Pékin. Je vais surtout m’atteler à skier comme je l’ai fait cette saison, prendre ça comme une course normale et on verra bien si ça suffit.
Vos bonnes performances en décembre en Coupe d’Europe ont-elles été un déclic pour la suite où vous êtes montée en puissance et engrangé beaucoup de confiance?
Il est clair que ces Coupes d’Europe du mois de décembre m’ont aidée à trouver la confiance et à prendre mes marques sans me mettre trop de pression. Mais après, il ne faut pas oublier non plus que début janvier j’ai eu un Covid qui m’a vachement mis à terre. J’ai été trois jours au fond du lit, malade où je n’ai pas pu me lever. Cette bonne grippe m’a coupé mon élan et même si, avec la rage, je suis bien revenue à Schladming (ndlr: 4e du géant), derrière, aux entraînements j’ai eu un peu de peine à retrouver mes sensations. Mais là, je suis en train de me reconstruire gentiment afin de retrouver mes routines et la sérénité que j’avais avant le Covid. Je suis sur la bonne voie pour mettre toutes les pièces du puzzle avant les jours de course.
Ce géant est-il, pour vous, une bonne préparation pour le slalom ou une course avec la même envie de briller?
Ce sont deux disciplines, deux courses. J’ai eu un jour d’entraînement de géant et un jour de slalom. Je vais donc prendre une course après l’autre en essayant de bien m’exprimer sur les deux. C’est la meilleure manière de trouver les clés que ce soit en géant ou en slalom. Je ne les vois pas comme deux courses liées.
Si une fée vous propose trois vœux à réaliser pour cette quinzaine, lesquels seront-ils?
Éviter le Covid durant trois semaines, rester en bonne forme que ce soit physiquement et mentalement et tenir le coup avec cette pression qu’on a de l’extérieur avec ce virus et le 3e, réussir mon meilleur ski ce qui signifierait un bon résultat.