Corée du SudVols suspendus pour ne pas perturber un examen crucial
Quelque 500’000 Sud-Coréens passent jeudi un examen crucial pour obtenir une place dans les meilleures universités. Les autorités font tout pour empêcher la moindre perturbation.
Plus d’un demi-million d’étudiants passent jeudi un examen crucial d’entrée à l’université en Corée du Sud, d’une telle importance que les autorités sont allées jusqu’à suspendre temporairement des vols pour éviter toute nuisance sonore.
Le test de neuf heures, que passent cette année 504’588 élèves, est crucial pour obtenir une place dans les meilleures universités. Il est également considéré comme la voie d’accès à un statut social élevé, des carrières lucratives et même de bonnes perspectives de mariage. Désigné sous le nom de «suneung» en coréen, cet examen est si important que les autorités ont pris des mesures drastiques pour empêcher toute perturbation pendant l’examen.
Afin de réduire les nuisances sonores pendant l’écoute du test d’anglais, le ministère des Transports de Séoul a annoncé une interdiction nationale de tous les décollages et atterrissages d’avions pendant 35 minutes, à l’exception des situations d’urgence. À l’exception des avions en détresse, tous les avions en vol doivent maintenir une altitude supérieure à 3000 mètres pendant cette courte période. Plus de 90 vols ont dû être reportés à cause de l’examen.
Les services publics et les grandes entreprises ont été priés d’ajuster leurs heures d’ouverture afin de réduire les embouteillages et de garantir que les étudiants arrivent à l’heure pour l’examen national, qui a débuté à 8 h 40 locales. La Bourse a également ouvert une heure plus tard que d’habitude.
Fin des «questions tueuses»
Pour l’examen de cette année, les autorités ont abandonné les «questions tueuses», c’est-à-dire celles auxquelles on ne peut pas répondre en étudiant seulement le programme enseigné dans les écoles publiques, dans le but de réduire la dépendance à l’égard des écoles privées coûteuses.
«Des questions de difficulté appropriée ont été sélectionnées (…) pour garantir que (les étudiants) puissent démontrer leur aptitude sur la base uniquement du contenu couvert dans le programme d’enseignement public», a déclaré jeudi Jeong Moon-seong, un professeur d’université qui a supervisé l’administration de l’examen cette année, aux journalistes.
L’énorme pression exercée sur les étudiants dans le système éducatif ultra-compétitif de Corée du Sud a été accusée de favoriser la dépression et le suicide des adolescents, dont les taux sont parmi les plus élevés au monde. Les ménages sud-coréens ont dépensé l’année dernière plus de 20 milliards de dollars en cours privés pour les élèves des écoles primaires, collèges et lycées, selon les statistiques officielles.