KosovoLa Serbie ramène à un niveau «normal» ses troupes à la frontière
Les États-Unis avaient alerté, vendredi, sur un «important déploiement militaire serbe le long de la frontière», alors que Pristina accuse Belgrade d’avoir planifié d’«annexer» ses territoires.
Mise en garde par Washington, la Serbie a affirmé, lundi, avoir ramené «à la normale» le niveau de ses troupes le long de la frontière avec le Kosovo, qui l’accuse d’avoir planifié d’«annexer» ses territoires dans le nord, une semaine après un regain de violence.
Les États-Unis, principal allié international du Kosovo, avaient alerté, vendredi sur un «important déploiement militaire serbe le long de la frontière avec le Kosovo», appelant la Serbie à «retirer (ses) troupes».
Mission de l’OTAN renforcée
L’OTAN a annoncé dimanche, de son côté, que sa mission militaire au Kosovo, forte de 4500 soldats, serait renforcée par 600 militaires britanniques, dont 400 sont déjà sur place, dans le cadre d’un exercice. Face à cette pression, le chef d’état-major de l’armée serbe a tenu à rassurer sur les intentions de Belgrade.
«Le régime de fonctionnement des unités (…) dans la zone de sécurité» le long de la «ligne administrative avec le Kosovo a été ramené à la normale», a dit le général Milan Mojsilovic dans une déclaration à la presse à Belgrade. Il a précisé que le nombre de militaires a été réduit de 8350 à 4500, une semaine après les dernières violences dans le nord du Kosovo.
Des tensions croissantes préoccupantes
«Nous attendons d’en voir la confirmation. Mais, si c’est vrai, ce serait une mesure bienvenue», a déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller. «Nous restons préoccupés par le cycle de tensions croissantes et de violences sporadiques dans le nord du Kosovo et nous encourageons les deux parties à reprendre le dialogue facilité par l’Union européenne», a-t-il cependant ajouté.
Les dirigeants de la Serbie, qui ne reconnaît pas l’indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province majoritairement albanaise, qualifient la frontière avec le Kosovo de «ligne administrative». Le nord du Kosovo, une zone à majorité serbe, a été le théâtre, le 24 septembre, d’affrontements musclés entre les forces spéciales de la police kosovare et un commando paramilitaire lourdement armé, qui aurait été mis en place par un responsable politique des Serbes du Kosovo, Milan Radoicic.
La Serbie «surprise» par les inquiétudes
Le général Mojsilovic s’est déclaré «surpris» par la «profonde inquiétude de certains» au sujet du déploiement des forces serbes, moins important, selon lui, que d’habitude dans des «crises sécuritaires similaires». Il a précisé que l’armée serbe avait déployé 14’000 soldats dans la même région en décembre 2022 et en mai 2023. Par ailleurs, a-t-il souligné, les forces serbes n’avaient pas été placées cette fois-ci en «état d’alerte maximale», comme les fois précédentes.
De son côté, le ministre serbe de la Défense, Milos Vucevic, a dénoncé une «campagne (…) irresponsable» contre l’armée serbe et ses déploiements, mais il a aussi laissé entendre que les forces serbes étaient en mesure d’envahir le Kosovo si le président serbe Aleksandar Vucic venait à l’ordonner. Plus tôt dans la journée, le Premier ministre kosovar Albin Kurti a accusé la Serbie d’avoir eu l’intention d’«annexer» le nord du Kosovo.