AthènesDix ans de prison pour la mort d’un militant LGBTQ
Deux hommes ont écopé de dix ans de prison chacun pour avoir provoqué en 2018 la mort de Zacharias Kostopoulos, icône du mouvement grec LGBTQ.
La cour d’assises d’Athènes a condamné mardi deux hommes à dix ans de prison chacun pour avoir roué des coups et infligé de graves blessures ayant conduit à la mort de Zacharias Kostopoulos, icône du mouvement grec LGBTQ, décédé à Athènes en 2018 à l’âge de 33 ans. La cour n’a pas reconnu des circonstances atténuantes aux deux condamnés et a infligé la peine maximale de dix ans, prévue par la loi grecque, pour le crime des «lésions corporelles ayant conduit à la mort», selon une source judiciaire.
Connu sous son nom d’artiste drag-queen «Zak/Zackie Oh», le Gréco-Américain Zacharias Kostopoulos, était un ardent défenseur des droits des LGBTQ et des séropositifs, comme lui-même, et sa mort a provoqué une grande émotion en Grèce. Le 21 septembre 2018, il avait été violemment battu par les deux condamnés, un propriétaire d’une bijouterie située dans le centre d’Athènes, qu’il aurait tenté de cambrioler selon la défense, et un agent immobilier qui avait un bureau à côté de la bijouterie.
La victime était parvenue à s’extraire de la bijouterie par la vitrine brisée mais dans la rue, les deux condamnés avaient continué de le frapper alors que des passants à leur tour lui avaient également porté des coups. Des policiers arrivés sur place l’avaient ensuite frappé et menotté alors qu’il saignait sur le trottoir, selon une vidéo devenue virale à l’époque sur les réseaux sociaux. La mort de la victime avait été constatée quelques heures plus tard à un hôpital où il avait été transféré.
«Un crime de haine»
La communauté LGBTQ grecque avait fait de la mort de Kostopoulos un cas d’école soutenant que sa mort était «un crime de haine». Amnesty International avait qualifié sa mort de «lynchage» et d’«assassinat», critiquant la violence de l’intervention policière. Mardi, la cour d’assises a acquitté les quatre policiers qui étaient également jugés depuis octobre avec les deux condamnés pour le crime «des lésions corporelles graves ayant conduit à la mort».
Le procès était prévu pour débuter en octobre 2020 mais il n’a débuté qu’un an plus tard en raison des restrictions et du confinement imposés pour endiguer alors la pandémie du coronavirus. Le propriétaire de la bijouterie, 77 ans, doit purger sa peine de prison à domicile sous surveillance en raison de l’âge avancé, alors que l’agent immobilier, 59 ans, doit être transféré à la prison, selon la source judiciaire.