Sara, 17 ans, étranglée à Yverdon: «Il a vécu un ultime moment de plaisir»

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VaudSara, 17 ans, étranglée à Yverdon: «Il a vécu un ultime moment de plaisir»

Lors du troisième jour du procès de l’homicide de Sara, le parquet a requis 20 ans de prison à l’encontre du jeune homme accusé d’avoir tué son ex-petite amie en 2019.

Marc Fragnière
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Marc Fragnière
Le vendredi 27 décembre 2019, Sara trouvait la mort ici à l’embouchure du Bey à Yverdon (VD).

Le vendredi 27 décembre 2019, Sara trouvait la mort ici à l’embouchure du Bey à Yverdon (VD).

lematin.ch/Evelyne Emeri

Au Tribunal d’Yverdon, le troisième jour de procès de l’Afghan accusé d’avoir froidement éliminé sa copine, qui voulait rompre avec lui, a donné lieu à des projections antagonistes du caractère du jeune prévenu. Avocate des parties civiles, Me Manuela Ryter Godel a ainsi dépeint Fazal* comme un homme au cœur et à l’âme noirs qui n’a pas tué Sara, mais qui l’a exécutée. «Il a pris sa vie au sens propre, après l’avoir prise au sens figuré (ndlr.: il l’a manipulée durant toute la relation, selon l’avocate). Il a dû avoir l’impression d’avoir touché le Graal. Il a vécu un ultime moment de plaisir en atteignant irrémédiablement son but: détruire Sara!» a-t-elle froidement exposé.

L’avocate a demandé 10 000.- de tort moral chacun pour le frère et la petite sœur de Sara, 15 000.- pour son autre sœur et 40 000.- pour la mère. La procureure a, elle, requis 20 de prison pour assassinat. Une peine assortie de 15 ans d’expulsion ainsi que du règlement des frais de la cause. «Il a témoigné du mépris le plus complet de la vie de Sara, faisant preuve d’une volonté de tuer hors normes et d’un sang froid extrême», a justifié Claudia Correia.

Me Ludovic Tirelli s’est lui appliqué à démonter toutes les certitudes des juges, dans une longue plaidoirie. «L’histoire qui vous a été racontée par le Ministère public, n’est pas, je l’espère, la vérité judiciaire», a commencé l’avocat de Fazal. «Mon client s’est posé en justicier face à la famille. Il voulait sauver Sara, la protéger. Il l’aimait. Jamais, il n’a voulu la détruire!» a-t-il clamé avant de remettre en cause les méthodes et les conclusions des enquêteurs, de jeter le doute sur la fiabilité des tests ADN ou encore sur la solidité du mobile du crime (l’annonce de rupture par Sara). La défense a réclamé l’acquittement de son client et une indemnisation de 310 500.- pour le tort subi. Le jugement sera communiqué la semaine prochaine.

*Prénom d’emprunt

«Une famille aimante»

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