FrancePalmade en détention provisoire? Les victimes pourraient déchanter
À l’issue de la garde à vue, un juge devra décider du sort immédiat de l’humoriste selon des critères précis.
- par
- Renaud Michiels
Responsable du dramatique accident de vendredi dernier en Seine-et-Marne, Pierre Palmade a, comme attendu, été placé en garde à vue mercredi. Après son interrogatoire, la suite sera pour lui cruciale. S’il est mis en examen pour homicide involontaire, un juge d’instruction devra décider s’il est emprisonné ou libéré. Mais pour les victimes et leurs proches, pas question d’entendre parler de liberté. Ils ne comprendraient «pas du tout», a souligné leur avocat, Mourad Battikh.
«Il y a une femme qui a perdu son enfant, qu’elle attendait depuis six ou sept mois, c’était son rêve, c’était son objectif dans les prochaines semaines», a détaillé l’avocat sur BFMTV. «Il y avait à sa gauche un conducteur qui a été broyé entre le volant et le fauteuil, et à l’arrière un gamin de 6 ans qui n’a rien demandé à personne, et qui serait, d’après les dires de la maman, défiguré, avec la mâchoire en bouillie, pour reprendre son expression». Donc, a-t-il conclu, «évidemment qu’ils ne le comprendraient pas» si Pierre Palmade échappait à la détention provisoire.
Des sentiments évidemment compréhensibles. Mais pour le juge d’instruction, il s’agira d’apprécier la loi. De ce côté, l’avocat a avancé un argument: le risque de collusion entre l’humoriste, s’il était libéré, et ses deux passagers en fuite. «Ils pourraient tout à fait s’accorder sur une version», a-t-il avancé mardi en fin de journée. Sauf que l’argument ne tient désormais plus, les deux fuyards ayant désormais été interpellés.
Risque de fuite ou récidive?
Pour ordonner une détention provisoire, le juge doit se baser sur les critères listés dans l’article 144 du Code de procédure pénale français.
Au juge de les estimer point par point. Mais en l’état, on le voit mal penser qu’une libération puisse poser un problème pour la conservation des preuves ou indices, puisque les perquisitions ont eu lieu. Le risque de fuite apparaît faible, comme celui de faire pression sur des victimes ou témoins. Celui de récidive apparaît plus maigre encore – qui imaginerait Pierre Palmade à nouveau prendre de la drogue puis le volant?
Resterait éventuellement le point 4 de l’article de loi: «Protéger la personne mise en examen». Si le juge devait craindre que Pierre Palmade puisse tenter de mettre fin à ses jours et qu’il serait pour un temps plus en sécurité en prison, il pourrait théoriquement s’en servir.
À ce stade, on voit cependant bien qu’une libération semble toute de même plus plausible qu’une détention provisoire.
Précisons qu’il s’agirait évidemment d’une libération sous contrôle judiciaire, qui serait assortie d’une série de conditions. Exemple: une obligation de soins, des contrôles réguliers de sa présence ou d’abstinence de consommation de stupéfiants, une assignation à résidence avec bracelet électronique, etc.