UE – Varsovie accuse Berlin de vouloir bâtir un «IVe Reich allemand»

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Union européenneVarsovie accuse Berlin de vouloir bâtir un «IVe Reich allemand»

Le vice-Premier ministre chargé de la Sécurité nationale polonaise, Jaroslaw Kaczynski, a accusé l'Allemagne de vouloir transformer l'Union européenne en un «IVe Reich» fédéraliste.

Jaroslaw Kaczynski (photo d’archives, octobre 2015).

Jaroslaw Kaczynski (photo d’archives, octobre 2015).

REUTERS

Il est des pays qui «ne sont pas enthousiastes à la perspective de bâtir un IVe Reich allemand sur la base de l’UE», a déclaré Jaroslaw Kaczynski, le président du parti Droit et Justice (PiS) de Pologne, dans une interview au quotidien polonais d’extrême droite «GPC» publiée vendredi. Selon M. Kaczynski, qui est aussi vice-Premier ministre chargé de la Sécurité nationale, le terme du IVe Reich allemand «n’a rien de négatif, ne s’agissant pas du IIIe Reich (nazi, ndlr) mais du premier», donc du Saint Empire romain germanique.

Souverainisme ou fédéralisme

Lors de la récente visite du nouveau chancelier allemand Olaf Scholz en Pologne, son homologue polonais a qualifié d’«utopique et donc dangereux», le soutien du gouvernement de coalition allemand à un plus grand fédéralisme de l'Union européenne. M. Morawiecki a rappelé à l’occasion le concept d’une «Europe des nations souveraines», défendu par le pouvoir polonais.

Selon M. Kaczynski, considéré généralement comme «le cerveau» de tout changement important en Pologne, «si nous, Polonais, étions d’accord à une telle soumission moderne, on serait dégradés de différentes manières.»

Attaques contre la justice de l'UE

Et d’attaquer la Cour de justice de l’UE (CJUE) qui, selon lui, est «l’instrument de base utilisé» pour imposer les idées fédéralistes. La CJUE «peut interpréter le droit européen et en tirer des conclusions carrément usurpatrices. Et elle le fait», a estimé M. Kaczynski. Bruxelles est engagée dans un long et profond bras de fer avec Varsovie, notamment à propos des réformes judiciaires lancées par le PiS au pouvoir depuis 2015.

Ces réformes, accusées de saper l’indépendance des juges, ont valu à la Pologne plusieurs condamnations par la CJUE. Sous influence des nationaux-populistes, le Tribunal constitutionnel polonais a déjà contesté en juin l’autorité de la Cour de justice de l’UE, et, en octobre, a remis en question la primauté du droit européen sur le droit polonais.

Procédure d'infraction

Mercredi, Bruxelles a lancé une procédure d’infraction contre la Pologne à la suite de ces arrêts du Tribunal constitutionnel, soulignant que ce dernier «ne répondait plus aux exigences d’un tribunal indépendant et impartial établi par la loi, comme l’exige le traité.»

(AFP)

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