Le PDG de Carrefour recrute sur le métavers et se fait étriller

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FranceLe PDG de Carrefour recrute sur le métavers et se fait étriller

«Carrefour innove, apprend, surprend!» clame Alexandre Bompard sur son compte Twitter. Ses suiveurs ont bien du mal à être sur la même longueur d’onde.

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Alexandre Bompard, actuel patron de Carrefour.

Alexandre Bompard, actuel patron de Carrefour.

AFP

Patron du groupe Carrefour, Alexandre Bompard, a manifesté sur son compte Twitter sa satisfaction d’avoir fait ses premiers pas dans le métavers à la faveur d’une session de recrutement à laquelle participaient de jeunes candidats. Des data analysts ou data scientists, est-il précisé. Au slogan «Carrefour innove, apprend, surprend» il adjoint un extrait vidéo dans lequel on peut découvrir un environnement virtuel estival dans lequel chacun des intervenants apparaît sous forme d’avatar.

Magie des réseaux sociaux, son tweet a été accueilli, comme on pouvait le craindre ou s’y attendre, plus avec des jets de tomates que de roses, la plupart des nombreux commentaires, qui s’accumulent désormais par centaines, étrillent tantôt la démarche, tantôt la piètre qualité de l’outil de virtualisation utilisé avec ses graphismes à la ramasse et un son qui sature. Parmi eux, on reconnaît quelques figures proéminentes de YouTube, notamment critiques et chroniqueurs de jeux vidéo. Joueur du Grenier se demande ainsi si «Ça sortira aussi sur nintendo64 ou c’est juste PS1» tandis que Sheshounet se contente d’un sobre «Data esbroufe».

Vous reprendrez bien un peu de «Meuporg»?

«Bravo, vous venez d’inventer quelque chose d’unique, jamais fait, qui réunit massivement des centaines de personnes sur une interface sociale. Je vous propose d’appeler ça: un MMO.» rigole un certain Iconoclaste immédiatement suivi par un ThomPouce qui propose «Meuporg» en alternative. Il s’agit d’une référence à un journaliste de Télématin qui aurait dû réfléchir à deux fois avant de faire sans l’expertise minimale un sujet sur les MMORPG (jeux de rôle en ligne massivement multijoueur).

«Toutes les entreprises disaient cela, il y a 15 ans sur Second Life. Inutile, consommateur d’énergie, déshumanisé. A fuir.» constate pour sa part Nicolas Psolog tandis que Ludo estime «Ce genre d’entretien m’aurait agacé et j’aurai refusé de le faire. Rien d’humain là-dedans, quelle tristesse! Le metaverse n’a rien d’exceptionnel surtout pour sortir des graphismes comme ça! Les mondes virtuels des années 2000 faisaient mieux avec des machines moins performantes». Encore plus sarcastique, Scritche écrit: «Bonjour, connaissez-vous Windows Live Messenger, le tout dernier mode de communication moderne de l’internet mondial? Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à appeler internet depuis un poste fixe ou à nous écrire un courriel sur vente@caramail.fr (client mail et esquisse de réseau social français hors service depuis longtemps, ndlr

«J’avais acheté une RTX 3090 (une carte graphique haut de gamme, ndlr) exprès pour le metavers. Carrefour… Il est où le Ray Tracing?? (nouvelle gestion des reflets et de la lumière dans les jeux vidéo, ndlr)» se lamente Léo Techmaker.

Et on vous passe les gifs sarcastiques et les messages au vocabulaire fleuri.

Rares approbations

Dans ce concert de réactions consternées, on a eu du mal à trouver des messages d’approbation. Ah si, au moins un, celui de binsky07: «Très sympa de voir une boîte française essayé de suivre l’évolution numérique, bravo. Pour les haters, renseignez-vous sur la tech au lieu de critiquer sans comprendre.» Un soutien qu’aucune faute d’accord ne saurait ternir.

Il est considéré qu’il faudra des années, on chuchote une dizaine, pour que les métavers du XXIe siècle – tels que celui ambitionné par Mark Zuckerberg, patron de Facebook (devenu Meta)+ – soient en mesure de convaincre et de s’imposer.

On se donne rendez-vous dans dix ans?

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