FOOTBALL - Commentaire: Au FC Sion, il y a des coups de pied aux fesses qui se perdent

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FOOTBALLCommentaire: Au FC Sion, il y a des coups de pied aux fesses qui se perdent

La débandade survenue ce week-end contre SLO prouve que le club valaisan n’est définitivement plus une équipe de Coupe. L’attitude désinvolte des acteurs n’en est que plus choquante.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Anto Grgic, Geoffrey Serey Die et Guillaume Hoarau au moment de regagner penauds les vestiaires samedi. A la Pontaise, le ciel – et un excellent SLO – sont tombés sur les têtes valaisannes.

Anto Grgic, Geoffrey Serey Die et Guillaume Hoarau au moment de regagner penauds les vestiaires samedi. A la Pontaise, le ciel – et un excellent SLO – sont tombés sur les têtes valaisannes.

Pascal Muller/freshfocus

Longtemps, très longtemps, le FC Sion a cultivé une tradition ancrée dans tout un canton, celle d’être prioritairement une équipe de Coupe de Suisse. C’est à travers cette compétition du ko qu’il y a écrit sa légende. Des générations de joueurs ont perpétué cette folie valaisanne, cette capacité à surmonter l’adversité pour se sortir des situations les plus inextricables, avec les tripes jetées sur le terrain et les émotions qui en découlaient en prime…

On aimait Sion d’abord pour cela. Parce que c’était alors la garantie de le savoir imbattable, quel que soit le scénario, lorsqu’il atteignait la finale - ce qui s’est vérifié à treize reprises jusqu’en 2015 et un ultime jour de liesse (3-0 contre Bâle à Saint-Jacques).

Depuis ce dernier pèlerinage victorieux, Sion est redevenu une équipe normale, donc quelconque lorsque les événements ne tournent pas en sa faveur. En perdant son totem d’immunité, le club de Tourbillon a aussi perdu ce qui faisait sa spécificité.

Aucun signe de rébellion

Mais il en a découvert une autre, beaucoup moins glorieuse. On veut parler ici de sa propension à se saborder. Chaque fois qu’on le croit sur une pente légèrement ascendante, patatras, le voici qui se prend le retour du balancier à travers la figure. Dernier exemple en date: la déroute subie samedi en Coupe face au SLO dont la démonstration a été facilitée par la démission des visiteurs, errant sur la pelouse de la Pontaise sans afficher le moindre signe de rébellion.

On peut être éliminé en Coupe, cela fait partie de son charme, il y a d’ailleurs eu des surprises. Mais on n’a pas le droit de s’incliner 4-0 comme l’a fait le FC Sion dans une compétition qui était pourtant l’un de ses objectifs majeurs. On connaissait déjà l’attachement du Valais et de ses habitants à la Coupe; on a découvert samedi l’indifférence de ceux qui l’ont bafouée sur le terrain, ce qui revient à salir l’histoire.

Il y a bien sûr la responsabilité des joueurs, premiers concernés mais il y aussi celle de Marco Walker, dont le début de saison se résume (après l’épisode du 6-1 encaissé à Bâle) à présenter ses excuses aux supporters trompés. Dans le coeur des fans, l’attitude de leurs favoris équivaut à une haute trahison.

Un divorce entre l’équipe et le public

Après cette mascarade, Christian Constantin a dû quitter Lausanne désabusé, probablement prêt à faire valser son coach (ou à espérer la démission de celui-ci). La présence à ses côtés de Gelson Fernandes, son nouveau vice-président, l’aura sans doute dissuadé de virer son entraîneur sous le coup de l’énervement. Les prochaines échéances du calendrier - Lucerne ce jeudi soir à Tourbillon avant deux déplacements au bord de la Limmat pour y affronter Grasshopper dimanche puis Zurich une semaine plus tard - ne devraient pas moins être décisives pour Marco Walker. Tant une réaction forte et collective est attendue.

Au FC Sion, après une telle prestation, il y a surtout des coups de pied aux fesses qui se perdent. Car les vrais coupables sont sur le terrain. Là où il est devenu tellement facile de se cacher. Là où l’illusion de performances abouties finit beaucoup trop souvent par se heurter à la froide réalité. Là où les joueurs ont pris la détestable habitude de baisser les bras sans esquisser la moindre révolte. Un comportement de nature à amplifier le divorce entre une équipe et ses supporters, lesquels ne parviennent plus à s’y identifier.

Il y aurait pourtant tellement mieux à faire que de s’inventer des crises à répétition…

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