Législatives aux FidjiLes autorités appellent l’armée à maintenir «la sécurité»
Après la défaite du premier ministre sortant, Frank Bainimarama, les autorités ont appelé l’armée pour maintenir la sécurité et la stabilité aux Fidji.
Les autorités fidjiennes ont appelé l’armée en renfort pour aider à «maintenir la sécurité et la stabilité» après la défaite aux législatives du premier ministre sortant, Frank Bainimarama, a annoncé la police jeudi. Dans un communiqué, la police -- dont les commandants sont fidèles à Frank Bainimarama -- a invoqué des tensions raciales non spécifiées et des «renseignements» sur des «troubles civils planifiés» pour justifier l’appel à l’armée.
Selon le commissaire de police Sitiveni Qiliho, cette «décision consensuelle» a été prise après une réunion entre Frank Bainimarama, le ministre de la Défense, des chefs de l’armée et lui-même.
Les élections, organisées le 14 décembre se sont soldées par un accord le 20 décembre entre le parti social-démocrate et le rival de Frank Bainimarama, Sitiveni Rabuka, permettant à ce dernier d’obtenir la majorité au Parlement. La nouvelle avait entraîné des scènes de liesse dans la foulée, notamment à Suva, la capitale, où des Fidjiens ont célébré la fin de ce qu’ils considéraient être un régime semi-autoritaire.
La crainte d’un nouveau coup d’État
Le parti de Frank Bainimarama, au pouvoir depuis 16 ans, conteste la défaite et le président fidjien Wiliame Katonivere, un allié de Bainimarama, n’a toujours pas convoqué le Parlement pour élire le nouveau premier ministre. Beaucoup craignent un nouveau coup d’État. Les Fidji en ont connu quatre ces 35 dernières années et la présence militaire planait sur ce scrutin.
Après la victoire de l’opposition, la police a exprimé des inquiétudes quant à des «jets de pierre» et des violences à l’encontre de la minorité indo-fidjienne, qui soutient plutôt M. Bainimarama. L’institution a ensuite reconnu que ces éventuels incidents n’avaient pas fait l’objet d’une enquête. Des journalistes de l’AFP à Suva n’ont pas remarqué de troubles.
Jeudi, le commissaire Sitiveni Qiliho a à nouveau mentionné des conflits interethniques. «La police fidjienne et les forces armées ont reçu de nouvelles informations et rapports sur des menaces à l’encontre des minorités qui vivent maintenant dans la peur», a-t-il affirmé. «Les attaques continues envers les minorités ont aggravé les tensions actuelles».