FootballLéo Lacroix: «Je n’ai aucun regret d’être parti en Australie»
L’ex-défenseur du FC Sion a rejoint en septembre 2021 le club de Western United FC dans le championnat australien. À quelques jours du début des play-off, il s’est confié sur sa première saison de l’autre côté du globe.
- par
- Ruben Steiger
«Welcome to Australia»: c’est ainsi que Léo Lacroix a été accueilli par Jamie Maclaren, attaquant international australien de Melbourne City. «Lors de mon premier match amical avec Western United, Maclaren m’a mis un gros tampon et m’a ensuite sorti cette phrase qui m’a marqué», se remémore le défenseur. L’intimidation et les présentations étaient faites entre les deux hommes.
Quelques mois plus tard, le Vaudois de 30 ans s’est parfaitement acclimaté au football australien. Titulaire indiscutable dans son club de Western United FC en A-League, il a conquis les spectateurs et les observateurs avec ses interventions défensives. Dès ses premières semaines d’activité, il a été élu meilleur joueur du mois. «J’ai été surpris d’obtenir ce prix car en général ce sont plutôt les attaquants ou les milieux de terrain qui le décrochent confie-t-il, depuis que je suis arrivé, le club m’a mis en confiance et me donne des responsabilités. De plus, je m’entends super bien avec le capitaine Alessandro Diamanti (17 sélections avec l’Italie) qui m’a tout de suite expliqué les attentes du club», complète l’ancien du FC Sion.
Avec la deuxième meilleure défense du championnat, nombreuses sont les équipes qui se sont cassé les dents sur Western United et Léo Lacroix, ce fut notamment le cas de Melbourne City, d’un certain Jamie Maclaren et vainqueur de la saison régulière. «En trois rencontres on n’a pas perdu contre eux et Maclaren est venu me voir à la fin du troisième match pour me dire que c’était très compliqué de jouer contre moi», raconte le défenseur avec un petit sourire.
Le bonheur après des temps difficiles
Sourire, bonheur et plaisir semblent caractériser la vie de Léo Lacroix en Australie. Ces bons moments surviennent après des temps plus difficiles. Entre septembre 2019 et janvier 2021, le défenseur a vécu une période compliquée tant à Saint-Étienne que lors de sa période de six mois sans club. Chez les Verts, il espérait retrouver la confiance avec l’arrivée sur le banc de Claude Puel qui souhaitait relancer les cartes. «J’ai cru à ce discours et je me suis toujours entraîné à fond mais avec Wesley Fofana et William Saliba, il y avait deux excellents défenseurs et c’était le bon choix de les faire jouer à ma place», détaille sans amertume l’ancien de l’ASSE.
Après six mois sans club, Lacroix retrouve le FC Sion en janvier 2021 avec pour objectif de retrouver le rythme et d’aider les Valaisans dans leur lutte contre la relégation. Hélas, tout ne passe pas comme prévu pour le défenseur. «Je n’étais pas content du tout de mes performances, mais c’est compliqué de revenir quand tu es hors de forme, d’autant plus que je suis un joueur qui a besoin d’être au top physiquement pour être performant», admet-il en toute honnêteté. Bien que les critiques apparaissent sur les réseaux sociaux, il préfère ne pas en tenir compte. «Peu importe qui tu es et ce que tu fais, tu es critiqué aujourd’hui. Personnellement, ça ne m’atteint pas et je me focalise sur moi-même, explique-t-il avec beaucoup de maturité. Pour certains, critiquer est un passe-temps et malheureusement c’est souvent comme ça dans la société actuelle.»
Une aventure humaine exceptionnelle
Après avoir débuté la saison 2021-2022 à Sion, Léo Lacroix fait le choix de relever un nouveau défi et de signer en fin de mercato estival au Western United FC, club basé à Melbourne. Surprenant depuis la Suisse, ce transfert n’est pas arrivé par hasard. «À la fin de mon contrat à Saint-Étienne j’avais déjà reçu une proposition de Melbourne Victory, mais avec le Covid, c’était le flou et je n’étais pas emballé par l’idée», se souvient l’international helvétique. Le deuxième appel de l’Australie est le bon et toute la famille s’envole pour Melbourne afin de vivre une nouvelle aventure.
«En plus de l’aspect sportif, c’était aussi un choix pour nos deux enfants. Avec ma femme on voulait leur offrir l’opportunité de parler anglais dès le plus jeune âge», reconnaît le numéro 4 de Western United. Plus globalement c’est toute l’aventure à l’autre bout du monde avec notamment la découverte de paysages magnifiques, les balades dans les parcs de Melbourne et les belles rencontres humaines qui a conquis Léo Lacroix: «Je n’ai aucun regret d’être parti en Australie. J’ai fait de belles rencontres, les locaux sont fantastiques et c’est une expérience incroyable à vivre.»
Une mentalité différente
Au-delà du changement de vie et d’environnement, le roc défensif a également dû s’adapter à un nouveau football et toutes les spécificités qui vont avec. Méconnue par le public européen, la A-League est d’un bon niveau avec plusieurs internationaux australiens et des joueurs avec des bonnes qualités individuelles. «C’est un jeu intensif et qui va dans tous les sens. En comparaison avec la Suisse, je cours entre 1,5 et 2 km de plus par match», précise l’ancien joueur du FC Bâle.
Cependant la principale différence avec le football européen réside dans la mentalité des joueurs. Le championnat australien fonctionne sur un système américain avec des play-off en fin de saison et sans la moindre relégation. Il y a donc moins de pression liée aux résultats durant la saison régulière ce qui ne plaît pas forcément à Léo Lacroix. «Cette pression me manque, ici la saison régulière a moins d’importance, il faut juste finir dans le top 6 pour se qualifier pour les finales», explique le défenseur. «Ici, si tu rates ta mi-temps, il n’y a pas Constantin qui vient te recadrer dans le vestiaire», ajoute-t-il en rigolant.
Tout en s’adaptant à la mentalité australienne, l’ancien défenseur de Hambourg tente d’apporter sa touche grâce à l’expérience acquise durant sa carrière ainsi que son état d’esprit de gagnant. Une âme de vainqueur, Western United, troisième de la saison régulière, en aura besoin pour ses premiers play-off.
Une envie d’écrire l’histoire
Le club fondé en 2019 va entamer les premières finales de son histoire contre les Néo-Zélandais de Wellington Phoenix, contre qui ils ont perdu deux fois en autant de rencontres cette saison, dans un match à élimination directe. «Tout le monde peut battre tout le monde dans ce championnat, mais on a l’avantage de jouer cette partie à domicile» déclare Léo Lacroix avec une grande motivation.
Après la déception de la fin de saison régulière lors de laquelle Western United avait tout en main pour décrocher la première place et la qualification directe pour les demi-finales, le pilier de la défense ne veut pas manquer cette deuxième occasion d’écrire l’histoire du club. «Le club n’a fixé aucun objectif, mais je sens qu’on peut faire quelque chose avec notre équipe et je veux qu’on décroche le premier titre de l’histoire du club», affirme-t-il avec certitude.
En fin de contrat, Léo Lacroix laisse son futur ouvert. Pour le moment, il a pour objectif de remporter le championnat avant d’éventuellement finir la saison en apothéose en étant sélectionné dans l’équipe All-Stars de A-League qui affrontera le FC Barcelone le 25 mai dans une exhibition.