Canton d’Argovie: Une patiente se voit refuser une opération pour mauvaise entente

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Canton d’Argovie«Relation médecin-patient pas optimale»: elle refuse de l’opérer

Une chirurgienne n’a pas voulu pratiquer une intervention sur une jeune femme de 18 ans. Pour la praticienne, «la relation médecin-patient n’était pas optimale».

 Maike Harder/cht
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Valentina, 18 ans, devra encore patienter pour trouver un médecin qui acceptera de soigner son poignet.

Valentina, 18 ans, devra encore patienter pour trouver un médecin qui acceptera de soigner son poignet.

Privé

Une jeune femme de 18 ans, habitant Lenzburg (AG), n’en revient toujours pas. Elle s’est fait refuser une opération qu’elle attendait avec impatience sous prétexte de mauvaise entente avec son médecin.

Souffrant de douleurs au poignet depuis plus d’un an, Valentina dit vivre un «calvaire». Raison pour laquelle cette éducatrice de la petite enfance a consulté plusieurs médecins pour un traitement. En vain, les douleurs persistent. Dans une clinique, une praticienne lui découvre enfin un ganglion. Bonne nouvelle: une opération fera disparaître le problème.

Relation «pas optimale»

Mais les choses se corsent. Au lieu d’obtenir un rendez-vous pour l’intervention, elle reçoit un e-mail de la part du médecin qui lui annonce qu’elle ne l’opérera pas! La chirurgienne écrit: «Comme j’ai eu l’impression que nous ne nous entendions pas très bien et que, par conséquent, la relation médecin-patient n’est pas optimale, je ne souhaite pas pratiquer cette intervention sur vous. Vous devrez donc trouver un autre chirurgien de la main si vous décidez de vous faire opérer».

Consternation pour Valentina qui n’y comprend rien. «J’ai toujours été très polie et je veux tout simplement que quelqu’un m’aide et que les douleurs disparaissent enfin», insiste-t-elle. Sa mère ajoute que sa fille est très timide et a pris la nouvelle «personnellement». Les deux femmes assurent n’avoir pas eu d’explication détaillée à ce refus. «Mais après cette lettre, je n’ai pas voulu non plus avoir de contact avec elle», souligne la jeune femme. Qui est à la recherche d’un nouveau médecin désormais. «Elle devra probablement supporter les douleurs pendant encore quelques semaines», soupire sa mère.

Interrogée, la clinique a expliqué que le cabinet de la médecin était indépendant. Par conséquent, elle ne peut pas prendre position dans cette affaire. Quant à la praticienne, elle n’a pas souhaité s’exprimer.

Les médecins peuvent refuser un traitement

Selon André Wernli, avocat spécialisé dans le droit médical, les médecins travaillant dans un hôpital privé peuvent refuser un traitement ou une opération en vertu du principe de la liberté contractuelle. C’est notamment le cas en l’absence d’une base de confiance, en raison d’une surcharge de travail, ou en cas de mauvais payeurs. «En revanche, dans les situations d’urgence, il existe une obligation de traitement, qu’elle soit privée ou publique. Sinon, le médecin s’expose à une peine allant jusqu’à trois ans de prison ou une amende», explique l’homme de loi. Et le patient peut éventuellement faire valoir des droits à des dommages et intérêts. «Ceux-ci dépendent alors de l’ampleur du préjudice concret dans chaque cas». 

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