Malgré un accord salarial chez TotalEnergies, la grogne s’étend

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FranceMalgré la signature d’un accord salarial chez TotalEnergies, la grogne s’étend

Le géant des carburants est parvenu à un accord avec deux syndicats, mais la CGT poursuit le bras de fer. Des appels à la grève générale ont été lancés.

Le mouvement de grève, initié par le syndicat CGT non-signataire de l’accord, a été reconduit vendredi, dans les cinq sites de TotalEnergies.

Le mouvement de grève, initié par le syndicat CGT non-signataire de l’accord, a été reconduit vendredi, dans les cinq sites de TotalEnergies.

AFP

Le géant TotalEnergies a finalement signé un accord majoritaire sur les salaires, vendredi, avec deux syndicats et a appelé à la fin de la grève qui perturbe fortement les stations-services, mais le bras de fer salarial s’étend désormais à d’autres secteurs en France.

Le mouvement de grève, initié par le syndicat CGT non-signataire de l’accord, a été reconduit vendredi dans les cinq sites de TotalEnergies, notamment au dépôt des Flandres (nord), le seul où des salariés ont été réquisitionnés pour assurer les expéditions de carburant. En revanche, la grève a été levée successivement jeudi et vendredi dans les deux raffineries du groupe américain Esso-ExxonMobil.

À l’issue de négociations nocturnes conviées pour la première fois depuis le début de la grève, le 27 septembre, par TotalEnergies, sous la pression du gouvernement, un compromis a été scellé vendredi à la mi-journée avec deux syndicats (CFDT et CFE-CGC) forts de 56% de représentativité. Cet accord prévoit une augmentation pour 2023 de 7% dès novembre (dont 5% garantis pour les non-cadres) et 3000 à 6000 euros de prime. La CGT réclame pour sa part une hausse de 10%, correspondant à «l’inflation, plus le partage des richesses, puisque Total se porte bien et que les actionnaires ont été servis depuis longtemps».

Un Français sur trois soutient le mouvement de grève

Le gouvernement avait fait fortement pression pour que ces négociations commencent, alors qu’un tiers des stations-services étaient perturbées ces derniers jours dans le pays, et plus encore dans le nord de la France, mettant les nerfs des automobilistes à rude épreuve, avec des queues parfois interminables.

Cette grève pèse sur l’économie, avec de nombreux secteurs perturbés, des routiers aux infirmiers libéraux, en passant par les artisans et les agriculteurs, dont certains craignent de ne pas pouvoir semer les céréales d’hiver. Selon un sondage BVA publié vendredi, seuls 37% des Français soutiennent ce conflit social.

Retour à la normale la semaine prochaine, a promis Macron

Le gouvernement, qui a procédé cette semaine à des réquisitions de personnels dans des dépôts de carburant, «prend ses responsabilités et met tout en œuvre pour que le dialogue social se tienne et aboutisse au règlement du conflit», a déclaré vendredi, la Première ministre, Élisabeth Borne. «Je suis avec la plus grande attention la situation et je note des signes d’amélioration sur certains sites où l’expédition des carburants vers les stations-services a repris», a-t-elle ajouté.

Le président Emmanuel Macron a assuré que le retour à la normale interviendrait «dans le courant de la semaine qui vient». Une analyse que partagent des experts du secteur du raffinage, pour qui le retour au calme dans les stations-services est une histoire d’«un ou deux jours», selon Olivier Gantois, président de l’Ufip Énergies et Mobilités, porte-parole des pétroliers.

Journée de mobilisation nationale prévue mardi

Mais l’accord «ne changera rien à l’état d’esprit et à la détermination des grévistes», a prévenu Alexis Antonioli, de la CGT, en espérant «la généralisation du mouvement». De fait, des appels à la «grève générale» ont été lancés, et mardi devrait être l’occasion d’une journée de mobilisation nationale, des transports aux fonctionnaires, à l’appel de quatre syndicats et de plusieurs organisations de jeunesse. La France est «une véritable bouilloire» avec une «colère sociale profondément ancrée», estime Guy Groux, chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po.

(AFP)

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