Avions de combatLe futur F-35 menace de nombreux emplois chez Ruag
L’avion de combat commandé par la Suisse est performant. Au point qu’il menace 400 emplois dans le personnel de maintenance. Un projet exige que Ruag assemble quatre avions en guise de compensation.
C’est le plus efficace, le plus durable, le moins cher et donc l’avion de combat le plus adapté pour la Suisse, selon l’armée lors de la présentation du F-35 à Emmen, en mars dernier. Autre avantage mis en avant par Berne: le jet américain se démarque aussi par ses faibles coûts d’entretien. En effet, sur une durée d’exploitation de 30 ans, il doit coûter 2 milliards de moins que ses concurrents. Mais ces faibles coûts menacent de ce fait l’emploi chez Ruag qui sera chargé de la maintenance, selon plusieurs journaux alémaniques, dont l’«Aargauer Zeitung».
Près de 490 postes dédiés à la maintenance
Actuellement, la Suisse compte environ une cinquantaine de jets en activité et une vingtaine en stock, tous entretenus chez Ruag Aviation à Emmen (LU), où ils restent 10 à 13 semaines au sol après 300 à 600 heures de vol.
Mais avec le futur F-35, la flotte sera réduite à 36 avions. En outre, le jet américain est celui qui nécessitera le moins de frais au cours de ses premières années d’exploitation. Et sa maintenance devrait prendre moins de temps que celle des vieux coucous actuels. Autant d’éléments qui menacent donc les 490 emplois dédiés chez Ruag au contrôle et à la réparation des F/A-18 et autres Tiger destinés au hangar dès que les nouveaux jets seront mis en service.
Cette question est l’un des sujets les plus brûlants de l’actuel accord pour l’achat des avions de combat américains, relève l’«Aargauer Zeitung». «J’ai constaté une grande insécurité chez Ruag. La maintenance des jets est d’une importance existentielle pour l’entreprise», a confirmé la conseillère nationale Marionna Schlatter (Verts/ZH).
Le projet Rigi pour sauver Ruag
Du coup, un projet qui porte le nom de «Rigi» est censé sauver Ruag. L’entreprise suisse et le fabricant Lockheed Martin — qui doit proposer trois milliards d’affaires compensatoires — discuteraient actuellement de la possibilité d’effectuer l’assemblage final de quatre jets en Suisse. Ce qui permettrait d’occuper 100 personnes pendant 4 ans. Ce contrat représenterait une somme à trois chiffres en millions, selon le journal.
Pour rappel, en mars dernier, Armasuisse avait annoncé que les premiers avions de combat seraient produits aux États-Unis, avant que 24 jets soient produits à Cameri, à côté de Milan. La Suisse cherche de son côté à s’octroyer une part de la production de quatre appareils, avait déjà laissé entendre l’Office fédéral de l’armement. À noter encore qu’une initiative qui s’oppose à l’achat des nouveaux jets a récolté plus de 100’000 signatures. Berne souhaite toutefois passer outre l’issue de la votation et signer rapidement le contrat.