JuraL’employé modèle se servait à l’usine: condamné!
En portant plainte contre l’acheteur d’une montre qu’il avait volée et qu’il revendait sur internet, un ouvrier s’est jeté dans la gueule du loup.


Le délit a été commis dans une entreprise horlogère des Breuleux (JU).
lematin.ch/Vincent DonzéC’est un employé qui paraissait modèle, mais le Tribunal de première instance l’a condamné cette semaine à Porrentruy à 24 mois de prison avec sursis pendant deux ans pour vol par métier. Dans l’entreprise qui l’employait aux Breuleux, il y a dix ans, cet ouvrier qualifié de «bon élément» a subtilisé des composants horlogers appartenant à des clients pour reconstituer des montres. Valeur du butin accumulé de 2010 à 2012: 400 000 francs!
Après le dépôt d’une plainte. une quinzaine d’employés d’un atelier ont été suspectés, mais le voleur a continué de dérober des montres et des pièces pour les assembler chez lui, comme l’a rapporté la radio «RFJ». Une montre de marque a ainsi été vendue 30 000 euros à un acheteur suédois. Le bénéfice a été placé dans la rénovation de sa maison et sur les comptes de ses enfants. L’employé n’a pas changé de train de vie et il a donné sa démission.
Engagé en 2018 dans une entreprise de La Chaux-de-Fonds, l’employé indélicat a récidivé, avant de se jeter dans la gueule du loup: «RFJ» rapporte qu’il a porté plainte auprès de la police française contre un client qui n’a pas payé une montre qu’il a achetée sur un site de vente en ligne.
Dommages et intérêts
La gendarmerie française a fait le lien entre le plaignant et la procédure ouverte huit ans plus tôt. Démasqué, le voleur finira par tout perdre: sa famille et ses biens. Des dommages et intérêts évalués à 104 000 francs lui sont réclamés, mais selon «Le Quotidien Jurassien», ses biens sont bloqués par la justice française.
Le prévenu doit rembourser 132 000 euros de cotisations sociales en retard. Deux procédures pénale et civile ont été ouvertes contre lui à Montbéliard (F) pour vol, travail dissimulé et blanchiment d’argent. Formateur en horlogerie à Besançon, il dérobait des mouvements par centaines.
Jeudi dernier à Besançon, il a écopé d’un an de prison supplémentaire, avec sursis. ainsi que 4000 euros d’amende. Dans deux mois, suite à plainte déposée en 2018, ce sera lui l’accusateur contre un client qui lui doit 50 000 euros Aux Breuleux, dans l’entreprise lésée, des caméras ont été installées.