États-UnisJournée ukrainienne sous haute sécurité à Washington
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky était en visite ce mercredi à Washington DC. Pour l’occasion la capitale des États-Unis s’était drapée de bleu et jaune.
À quelques jours des fêtes de fin d’année, les grandes artères de Washington ne se parent plus seulement des décorations de Noël: le temps d’une journée et d’une visite éclair du président Zelensky, les drapeaux ukrainiens flottent mercredi sur la capitale américaine.
Barrée à la circulation, la fameuse Pennsylvania Avenue, qui relie le Capitole à la Maison-Blanche, est parée d’étendards jaune et bleu claquant dans la brise hivernale aux côtés de la bannière étoilée. Un décor qui n’est pas au goût de tout le monde. L’élu républicain Dan Bishop notamment s’est inquiété sur Twitter qu’un drapeau de l’Ukraine soit accroché «plus haut que celui des États-Unis». Sur la même artère, la mairie de Washington a révélé à la tombée de la nuit un éclairage de sa façade également aux couleurs de l’Ukraine.
Avant son adresse au Congrès américain prévue dans la soirée, Volodymyr Zelensky a rencontré son homologue Joe Biden dans le fameux Bureau ovale de la Maison-Blanche. Et, devant le bâtiment, impossible désormais d’accéder à l’emblématique square Lafayette, qui grouille habituellement de touristes. À la place, devant des barrières mises en place par la police, les télévisions du monde entier se pressent au milieu de quelques manifestants venus afficher leur appui à l’Ukraine.
Enveloppé d’un drapeau de son pays, Yarema, un jeune ukrainien de 17 ans étudiant aux États-Unis, dit avoir fait le déplacement à Washington en espérant apercevoir le président Zelensky et pour découvrir la capitale américaine. «Je suis venu pour montrer mon soutien à notre président et à l’Ukraine», raconte-t-il à l’AFP. Interrogé sur ce que Volodymyr Zelensky devrait demander à Joe Biden, le jeune homme répond: «des armes, des armes, des armes et encore des armes».
Une sécurité renforcée
Bakhtiar Mendybay, qui a fait près d’une heure de route pour venir devant la Maison-Blanche avec ses enfants, s’enthousiasme: «Je ne pouvais pas manquer cette journée». «Je suis venu pour accueillir le plus grand homme de notre époque», déclare ce Kazakh de 35 ans, qui dit espérer une victoire de l’Ukraine. «Les Ukrainiens se battent pour tout le monde y compris mon pays, mon peuple; ils se dressent face à l’impérialisme russe», affirme-t-il avec une main tenant une poussette, l’autre brandissant une pancarte sur laquelle Volodymyr Zelensky demande davantage de munitions.
Face aux menaces qui pèsent sur la visite du président ukrainien à Washington, la sécurité a été sensiblement renforcée dans les rues de la capitale. Des centaines d’agents de police, mais aussi du Secret Service, qui protège les hautes personnalités de l’État américain, ont été mobilisés pour ce déplacement inhabituel d’un chef d’État étranger.
Aux alentours du Congrès, des policiers à pied, à vélo, ou en voiture patrouillent en uniforme en attendant l’arrivée du président ukrainien au moment où le soleil se couche sur la colline du Capitole. Le bâtiment, qui habituellement accueille des milliers de visiteurs chaque jour, est quasiment déserté, à l’exception de quelques employés et de dizaines d’agents de la police du Capitole. «Nous sommes bien conscients que la Russie a des agents dans ce pays et pourrait tenter quelque chose», a déclaré à ABC un responsable de la police du Capitole, avant d’ajouter: «Nous savons ce qui est en jeu».