Etude de l’UNIL – Le Covid a aggravé les inquiétudes mais pas trop les problèmes mentaux

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Étude de l’UNILLe Covid a aggravé les inquiétudes mais pas trop les problèmes mentaux

Des chercheurs de l’UNIL ont étudié les données de lignes téléphoniques de soutien aux personnes en détresse pour évaluer l’impact de la pandémie sur le moral.

Image d’illustration.

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Deux économistes de l’Université de Lausanne (UNIL), engagés dans la Task Force Covid-19 du Conseil fédéral, ont étudié les appels téléphoniques de détresse sur les lignes dédiées dans 19 pays, avant et après l’arrivée de la pandémie. «Partout, après les premiers cas de Covid détectés dans ces pays, on peut constater une hausse significative du volume d’appels», affirme Rafael Lalive, coauteur de l’étude, dont les résultats ont été publiés mercredi dans la revue «Nature».

«Ces appels supplémentaires, cependant, sont principalement motivés par des préoccupations liées à la pandémie elle-même, comme la peur d’une infection ou la solitude, plutôt qu’à des problèmes plus graves tels que la violence domestique ou l’expression de tendances suicidaires, qui n’augmentent que peu même durant le confinement», nuance le spécialiste.

Les chercheurs ont constaté une augmentation moyenne de 35% d’appels, cinq à six semaines après les premiers cas détectés. En Suisse, la hausse du volume des appels durant la première vague pandémique ne dépassait guère le rythme de croissance observé dans les années précédentes.

Dans une étude pilote, les chercheurs avaient déjà montré au printemps 2020 que la légère augmentation des appels à «La Main Tendue» s’expliquait principalement par des appels de personnes inquiètes des risques de santé présentés par le nouveau virus, plutôt qu’à des appels liés à d’autres préoccupations.

Aides étatiques bienvenues

Autre résultat intéressant: plus les mesures publiques de soutien économique en faveur des travailleurs étaient fortes, moins il y avait d’appels à connotations suicidaires, aux États-Unis comme en Europe.

Marius Brülhart et Rafael Lalive ont étudié les appels issus de 23 lignes dédiées dans 19 pays dont la Suisse, la France, l’Italie, l’Allemagne, la Chine, le Liban, les États-Unis, soit un total de 8 millions d’appels.

Leurs meilleures données émanent des États-Unis, où les auteurs ont pu suivre de manière très précise l’évolution de la pandémie et la montée concomitante des appels liés à des intentions suicidaires. Des différences significatives ont été remarquées entre les États diversement touchés, et l’effet des politiques publiques de soutien, elles aussi inégales d’une région à l’autre.

(Comm/JBA)

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