Yannis Voisard: Gagner une étape? «Il faut rester réaliste, mais pourquoi pas…»

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Yannis VoisardGagner une étape? «Il faut rester réaliste, mais pourquoi pas…»

Yannis Voisard n’a cessé de progresser ces dernières saisons et s’aligne sur le Tour de Romandie avec le statut de Suisse le plus attendu au classement général. Le Jurassien de 25 ans se confie avant ce grand rendez-vous.

Matéo Atienza (Yverdon)
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Matéo Atienza (Yverdon)
Voisard tentera de briller cette semaine sur les routes romandes.

Voisard tentera de briller cette semaine sur les routes romandes.

Pascal Muller/freshfocus

Yannis Voisard sera le leader de l’équipe Tudor de Fabian Cancellara, qui évolue à domicile cette semaine. Le grimpeur connaît un bon début de saison (13e du Tour d’Algarve, 19e de Paris-Nice, 5e du Tour des Abruzzes…) et son patron compte sur lui. «Yannis progresse à chaque course. On ne sait pas où sont ses limites», a expliqué le quadruple champion du monde du contre-la-montre. Le coureur se sait attendu sur les routes romandes. Interview.

Vous faites un gros début de saison. Vous arrivez sur le Tour de Romandie en forme. Une victoire d’étape est-elle envisageable à Leysin ou aux Marécottes?

– Sur chaque course, on espère gagner. Pour un grimpeur, c’est très dur à accomplir car le niveau est très élevé. On va tout faire pour y arriver, mais il faut rester réaliste et les pieds sur terre, ça sera très compliqué d’atteindre cet objectif-là. Mais pourquoi pas…

Vous vous êtes déplacé en train jusqu’à votre hôtel lundi matin (ndlr: Neuchâtel-Yverdon). Vous agissez dans le but de réduire votre empreinte écologique, mais le fait de vous déplacer en transports publics vous ajoute-t-il de la fatigue?

– Non, vraiment pas. Je ne dirais pas que je fais beaucoup pour l’écologie, mais que j’essaie surtout de limiter mon impact. Parce qu’il faut rester honnête… Bien sûr que quand on va en Hongrie, en Pologne, on prend quand même l’avion. Mais en Suisse, j’aime bien me déplacer en train, ce n’est pas une contrainte, c’est même plus facile qu’avec la voiture. On n’a pas besoin de chercher une place de parc!

Depuis votre top 20 à Paris-Nice, avez-vous remarqué une différence, quand vous vous entraînez ou par rapport aux médias. Les gens vous arrêtent-ils pour vous applaudir?

– C’est clair qu’il y a toujours plus de sollicitations et de gens qui me suivent. Ça me fait plaisir, mais ça reste très gérable.

Vous avez surtout brillé sur des courses montagneuses, mais vous êtes aussi vice-champion suisse de chrono. Dans quelle catégorie de coureur vous classeriez-vous? Comment expliquez-vous ces bonnes performances en chrono compte tenu de votre petit gabarit?

– Le contre-la-montre, ça ressemble beaucoup à une montée de col. C’est un effort solitaire. Au championnat de Suisse, c’était un contre-la-montre d’environ 45 minutes d’effort. C’est comme un col hors catégorie, où il faut savoir gérer son effort. On a fait énormément de recherches dans l’équipe sur le matériel et la position. J’ai une des positions les plus aérodynamiques, de par ma taille et mon gabarit. Du coup, j’arrive vraiment à compenser mon manque de puissance résultant de mon poids (moins de 60 kg), ce qui est normal par rapport à un autre athlète de 80 kg. J’arrive à le compenser avec la position et à limiter l’écart sur les contre-la-montre.

Pascal Muller/freshfocus

La météo ne s’annonce pas exceptionnelle pour ce Tour de Romandie. Comment le percevez-vous?

– Je préférerais un temps plus chaud, comme tout le monde… Ça va être un vrai Tour de Romandie, avec des conditions très compliquées. À Paris-Nice, c’était aussi très difficile et j’ai assez bien géré. Je pense qu’il faut avoir aussi un peu d’expérience pour savoir comment bien s’habiller, comment bien gérer le froid, surtout lorsque c’est humide. C’est clair que ça rajoute une difficulté supplémentaire. Quand on a un petit gabarit, on se refroidit plus vite. Mais je pense que ça devrait aller, je suis relativement confiant. J’espère que ça sera frais, mais sec.

Tudor aligne une belle équipe sur ce TDR, avec des coureurs renommés. Quel sera votre rôle?

– Oui, on a une très belle équipe. Alberto Dainese jouera les sprints. Sur le contre-la-montre on aura une belle chance avec Arthur Kluckers. On a une équipe pour chaque jour. Le prologue pourrait très bien convenir à Maikel Zijlaard, qui sera aussi le poisson-pilote d’Alberto. Le parcours peut jouer en ma faveur, notamment dans l’optique du général. Mais pour le jouer, il faut être bon tous les jours. Je vais peut-être changer mes plans en cours de route. À la 2-3e étape, ce sera déjà le moment pour voir ce qui est envisageable.

Vous qui avez beaucoup brillé sur la mythique course de côte Martigny-Mauvoisin, auriez-vous un conseil à donner à un jeune cycliste qui va y participer?

– C’est une course que j’aime vraiment beaucoup. J’aime l’endroit, c’est une super belle montée. Mon conseil c’est de vraiment attendre la dernière partie de cette montée finale, après le replat dont je ne sais plus le nom (ndlr: vers la commune de Brecholey), à la hauteur de la buvette sur la gauche. Ensuite ça remonte sur environ 5 km et il faut s’économiser et faire l’effort vraiment sur la fin.

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