FranceTreize ans de prison en appel pour la séquestration d’un financier suisse
La justice a confirmé vendredi la peine prononcée en première instance à l’encontre d’Arnaud Mimran, condamné en 2021 pour enlèvement, séquestration et extorsion en bande organisée.
Le sulfureux homme d’affaires Arnaud Mimran a été condamné en appel vendredi en France à 13 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Val-de-Marne (région parisienne), pour avoir fomenté en 2015 l’enlèvement et la séquestration d’un richissime financier suisse en vue de son extorsion.
«Au coeur de chacune de ces opérations»
Jeudi, l’avocat général avait requis la même peine à l’encontre de l’ancien golden boy, condamné également à treize ans d’emprisonnement en première instance. Depuis le 6 décembre, Arnaud Mimran, qui semblait abattu lors de la lecture du verdict, était jugé de nouveau pour enlèvement, séquestration et extorsion en bande organisée. La cour, qui a rendu son verdict après sept heures de délibéré, l’a reconnu coupable de ces faits, reprenant «les mêmes motifs» que l’arrêt de la cour d’assises de Paris. Il «est au coeur de chacune de ces opérations dont il a parfaitement conscience, car il les a montées avec cette intention précise et les a soigneusement élaborées», a estimé jeudi l’avocat général Jean-Christophe Muller.
Le 15 janvier 2015, un trader suisse avait été enlevé par quatre hommes encagoulés et conduit dans un appartement du nord de Paris. Ses geôliers lui ont fait acheter pour quelques millions d’euros de titres d’une société de droit américain détenue de fait par Arnaud Mimran. La victime sera finalement libérée au sixième jour de séquestration, «après des ordres d’achats réalisés».
«Je ne suis ni dangereux ni violent»
Depuis le début, Arnaud Mimran conteste les faits. «J’ai fait des choses graves, des fraudes, des délits financiers, je le reconnais et je n’en suis pas fier, mais je ne suis ni dangereux ni violent, je n’ai pas participé à une séquestration pour de l’argent», a-t-il soutenu mercredi devant la cour. Endetté, il aurait décidé de monter cette «opération» pour gagner de l’argent rapidement, en faisant venir le banquier suisse sous un faux prétexte.
«Profondément attristé par cette décision qui confirme la sévérité de celle rendue à Paris qui donne le sentiment que c’est avant tout le nom d’Arnaud Mimran qui a retenu l’attention de la cour d’assises, au-delà de la simple constatation de ce qui lui été reproché en termes de participation», ont réagi auprès de l’AFP ses avocats, Jean-Marc Fedida, Laurence Cechman et Hugues Vigier. L’ancien homme d’affaires était rejugé aux côtés d’un autre accusé, qui a été acquitté vendredi. Lors du premier procès, deux hommes, dont le champion de boxe thaï Farid Khider, ont été acquittés. Deux autres encore, dont un absent à l’audience mais arrêté depuis, ont été condamnés mais n’ont pas fait appel.