SéismeL’ONU va pouvoir poursuivre son aide humanitaire en Syrie
La Syrie a autorisé l’ONU à poursuivre l’acheminement d’aide humanitaire aux zones rebelles dans le pays, touchées en février par un puissant séisme.
L’ONU va continuer d’acheminer son aide humanitaire aux zones rebelles en Syrie touchées par un terrible séisme en février, via deux postes-frontières avec la Turquie, et est «prête» à reprendre son assistance à travers un troisième passage frontalier bloqué depuis juillet.
Le Bureau des affaires humanitaires (Ocha) s’est déclaré, mardi, «grandement satisfait que le gouvernement syrien ait reconduit son autorisation d’utiliser les postes-frontières de Bab al-Salama et al-Rai jusqu’au 13 novembre».
Après le tremblement de terre du 6 février qui a ravagé une partie de la Turquie et de la Syrie, avec plus de 50’000 morts, ONG et opposants avaient critiqué la lenteur de l’arrivée de l’aide onusienne dans ces zones, où la population vivait déjà dans des conditions difficiles avant le drame.
Quinze milliards de dollars
Une semaine plus tard, Damas avait accepté que l’ONU utilise deux autres passages frontaliers avec la Turquie pour acheminer tentes, couvertures et kits anticholéra. Cette autorisation de trois mois avait été reconduite en mai et expirait le 13 août. Selon l’ONU, la Syrie a besoin d’au moins 15 milliards de dollars (13 milliards de francs) pour se remettre du séisme qui a fait près de 6000 morts dans ce pays.
En outre, le Conseil de sécurité avait voté en 2014 une résolution sur un mécanisme d’utilisation de quatre postes-frontières pour passer de l’aide aux régions rebelles du nord et du nord-ouest de la Syrie où vivent plus de 4 millions de personnes.
Mais, sous la pression de la Russie, alliée de Damas, seul le poste de Bab al-Hawa avec la Turquie était resté opérationnel depuis 2020. La Syrie avait annoncé à la mi-juillet autoriser l’ONU, de nouveau pour six mois, à utiliser Bab el-Hawa, mais le Conseil de sécurité ne s’était pas mis d’accord – en raison du veto de Moscou – et l’aide humanitaire n’a pas repris, depuis, via ce poste-frontière.
Conditions «inacceptables»
Les Nations Unies ont désormais besoin du feu vert formel de Damas, bien que Bab al-Hawa échappe au gouvernement syrien car il est aux mains du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ancienne branche locale d’Al-Qaida).
En juillet, l’ambassadeur syrien à l’ONU Bassam Sabbagh avait précisé que la livraison d’aide se ferait «en pleine coopération» avec son gouvernement, à deux conditions: ne «pas communiquer avec les organisations et groupes terroristes du nord-ouest de la Syrie», en référence à HTS, et superviser les opérations par le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge arabe syrien. Des conditions «inacceptables» pour l’ONU.
Mais, mardi, le porte-parole adjoint du secrétaire général António Guterres a fait état de «communications» diplomatiques avec Damas à propos de Bab al-Hawa. «Nous travaillons avec le gouvernement syrien pour résoudre toutes les questions. À ce stade, nous sommes prêts à reprendre nos opérations d’aide», a annoncé Farhan Haq, refusant toutefois de «confirmer» si l’ONU était effectivement «en mesure d’utiliser Bab al-Hawa».