Traitement des eauxLes eaux usées industrielles restent plus polluées que prévu
Une étude révèle que malgré leur passage dans des stations d’épuration modernes, il reste trop de produits chimiques dans les eaux filtrées par les STEP.
![Les eaux traitées par les STEP ne sont pas aussi propres qu’il le faudrait. Les eaux traitées par les STEP ne sont pas aussi propres qu’il le faudrait.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/e7a638bf-ab81-4d61-9cc7-d05c67364774.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=b3bd97f6917f14c1dff4377a514c5391)
Les eaux traitées par les STEP ne sont pas aussi propres qu’il le faudrait.
VQHC’est un résultat inquiétant que vient de livrer une étude de l’Institut Fédéral Suisse des Sciences et Technologies de l’Eau (Eawag) et de l’ETH Zurich: la Suisse sous-estime largement la quantité de composés synthétiques issus de l’industrie pharmaceutique et chimique qui sont rejetés dans les milieux naturels. Et ce malgré leur passage dans les stations d’épuration, même les plus modernes.
Hic, souligne l’Eawag: «parmi ces substances, on trouve des composés qui ont une durée de vie très longue, qui s’accumulent dans les organismes ou qui peuvent favoriser la formation de résistances – par exemple aux antibiotiques» écrit-il mardi dans un communiqué. De plus, de nombreux composés passent à travers les mailles du filet de la surveillance habituelle, car ils ne sont tout simplement pas recherchés.
Les eaux industrielles bien plus polluées
Dans leur étude, les chercheurs ont analysé de plus près sur plusieurs mois les eaux usées épurées de 11 STEP devant faire face à des pourcentages très différents d’eaux usées industrielles. Ils ont ainsi pu déterminer le nombre total de composés présents et suivre les substances qui n’apparaissaient que brièvement en concentrations de pointe.
Conclusion: les eaux usées industrielles traitées contiennent parfois jusqu’à 15 fois plus de substances que les eaux usées domestiques. Par ailleurs, la diversité chimique des eaux usées est très spécifique au site et reflète ce que fabriquent les entreprises concernées. Enfin, parmi l’énorme quantité de substances trouvées, il peut y avoir des composés toxiques qui représentent une menace pour la biodiversité aquatique. Des substances chimiques non enregistrées ont également été trouvées.
Analyses trop générales
Selon les chercheurs, la pratique courante n’est pas suffisante pour contrôler et améliorer la qualité de l’eau. Aujourd’hui, seule une liste standard de polluants cibles ainsi que certains paramètres cumulés sont analysés, expliquent-ils. Or il faudrait plutôt examiner attentivement chaque site, selon eux. «C’est la seule façon d’établir des programmes de surveillance sur mesure et de prendre des mesures si nécessaires». Parmi ces mesures, il pourrait y avoir la modification du traitement des eaux usées dans les STEP, voire l’interdiction de certaines substances.