ConcoursIsraël organise la finale de Miss Univers sous les appels au boycott
Alors que les représentantes de 80 pays sont en lice dimanche soir pour tenter de rafler la couronne dans la ville balnéaire d’Eilat, la cause palestinienne s’invite dans les débats.
Des femmes de 80 pays doivent s’affronter dimanche soir pour remporter la couronne de Miss Univers dans la ville israélienne d’Eilat, plusieurs candidates ignorant les appels au boycott du concours pour soutenir la cause palestinienne.
La 70e édition du concours annuel, qui se tient pour la première fois en Israël, doit par ailleurs composer avec la pandémie de coronavirus, et notamment l’émergence du variant Omicron.
Parmi les concurrentes figurent Miss Maroc, Kaouthar Benhalima, et Miss Bahreïn, Manar Nadeem Deyani, dont les pays ont normalisé leurs relations avec Israël l’année dernière.
Le Ministère sud-africain des sports, de la culture et des arts avait exhorté sa candidate à ne pas se rendre à Eilat, évoquant «les atrocités commises par Israël contre les Palestiniens».
Malgré ces appels, Lalela Mswane s’est rendue dans la ville balnéaire de la mer Rouge, où se tient la cérémonie dans la nuit de dimanche à lundi, jusqu’à l’annonce de la gagnante de Miss Univers 2021 à 3H00 GMT (4h du matin en Suisse).
«Complicité»
Des organisations palestiniennes ont également appelé les candidates à ne pas participer à l’événement.
«Nous exhortons toutes les participantes à se retirer, pour éviter toute complicité avec le régime d’apartheid d’Israël et sa violation des droits humains des Palestiniens», a notamment appelé la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël.
Dans une interview accordée à l’AFP à Jérusalem en novembre, Miss Univers en titre, Andrea Meza, du Mexique, avait affirmé que le concours devrait se tenir à l’écart de la politique.
«Miss Univers n’est pas un mouvement politique, ni religieux», a-t-elle déclaré.
L’Indonésie et la Malaisie, pays qui n’ont pas de relations diplomatiques avec Israël, n’ont pas envoyé de candidates, mais ont évoqué des difficultés liées à la pandémie.
Les Émirats arabes unis – qui ont également normalisé leurs relations avec Israël et où le Premier ministre, Naftali Bennett, est attendu dimanche pour une visite historique – n’ont pas non plus envoyé de candidate «en raison de contraintes de temps» lors de la sélection de leur Miss nationale.
Critiques
Les concurrentes ont atterri en Israël à la fin du mois dernier et ont depuis visité des sites, faisant parfois l’objet de critiques pour insensibilité culturelle.
Lors d’un arrêt dans la ville bédouine de Rahat, elles portaient des robes avec des broderies palestiniennes traditionnelles tout en roulant des feuilles de vigne – ce que Miss Philippines, Beatrice Luigi Gomez, a tweeté comme étant une «journée dans la vie d’un Bédouin».
En Israël, les Bédouins, un peuple traditionnellement nomade, appartiennent à la communauté des Palestiniens citoyens de l’État hébreu, qui se plaint depuis longtemps de discrimination de la part des autorités israéliennes en matière de logement et d’éducation.
«Le colonialisme, le racisme, l’appropriation culturelle, le patriarcat, le «whitewashing», le tout au même endroit», a tweeté Inès Abdel Razek de l’Institut palestinien de diplomatie publique.
Les participantes au concours doivent être âgées de 18 à 28 ans et ne doivent pas être mariées ni avoir eu d’enfant.
Selon les estimations des organisateurs, la cérémonie du couronnement sera regardée par 600 millions de téléspectateurs dans 172 pays.