Iran-Arabie saoudite : Rare réunion entre frères ennemis pour sceller la réconciliation 

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Iran-Arabie saouditeRare réunion entre frères ennemis pour sceller la réconciliation

Les ministres iranien et saoudien des Affaires étrangères se sont rencontrés jeudi, à Pékin, pour normaliser leurs relations, après des années de forte tension. 

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian (à dr.) a rencontré son homologue saoudien Fayçal ben Farhane Al Saoud, à Pékin, jeudi.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian (à dr.) a rencontré son homologue saoudien Fayçal ben Farhane Al Saoud, à Pékin, jeudi.

Ministère des Affaires étrangères de l'Iran/West Asia News Agency/via Reuters

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, et son homologue saoudien, Fayçal ben Farhane Al Saoud, se sont rencontrés jeudi, à Pékin, pour mettre en œuvre la normalisation des relations entre les deux puissances du Moyen-Orient, après des années de forte tension, selon Téhéran. Ils «ont négocié et échangé des opinions en mettant l’accent sur la reprise officielle des relations bilatérales et les mesures à prendre en vue de la réouverture des ambassades et des consulats des deux pays», selon l’Iran.

L’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, les deux principaux courants de l’islam, avaient rompu leurs liens début 2016, après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique iranienne, à la suite de l’exécution par Riyad d’un célèbre religieux chiite. Toutefois, les deux pays ont surpris le monde en annonçant le 10 mars vouloir rétablir leurs relations diplomatiques dans les deux mois à l’issue de pourparlers menés secrètement en Chine.

Réouverture d’ambassades 

Ce rapprochement devrait permettre à l’Iran et à l’Arabie saoudite de rouvrir leurs ambassades d’ici la mi-mai, et de mettre en œuvre des accords de coopération économique et de sécurité signés il y a plus de 20 ans. Il devrait être formellement célébré à l’occasion d’une visite du président iranien, Ebrahim Raïssi, à Riyad, à l’invitation du roi Salmane d’Arabie saoudite, un déplacement prévu après la fin du ramadan fin avril.

Ce climat de détente pourrait avoir des répercussions sur plusieurs conflits régionaux, notamment en Syrie et au Yémen, où les deux pays soutiennent des camps opposés. La conclusion de l’accord à Pékin marque l’engagement croissant de la Chine au Moyen-Orient, alors que le pays restait jusque-là perçu comme réticent à s’impliquer dans les dossiers épineux de la région.

L’Iran et l’Arabie saoudite ont ainsi remercié en mars la Chine «pour avoir accueilli et soutenu les discussions» entre eux. Ils ont également salué le rôle de médiation joué par l’Irak et le sultanat d’Oman, à partir du printemps 2021. De leur côté, les États-Unis ont «salué» l’annonce du 10 mars, tout en soulignant qu’il restait «à voir si l’Iran remplirait ses obligations».

Inquiétude d’Israël 

Allié des États-Unis et autre adversaire de l’Iran, Israël observe avec inquiétude ce rapprochement entre Riyad et Téhéran, qui pourrait affecter les Accords d’Abraham, le processus de normalisation qu’il a lancé avec certains pays arabes.

En parallèle des négociations avec Riyad, Téhéran cherche à renouer les liens avec les autres capitales qui avaient réduit leurs liens diplomatiques depuis 2016, pour soutenir l’Arabie saoudite. Ces derniers mois, les Émirats et le Koweït ont ainsi repris leurs relations diplomatiques avec l’Iran. Le processus est engagé avec Bahreïn et l’Égypte pourrait suivre. 

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(AFP)

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