Nagorny KarabakhLe CICR réfute les accusations de contrebande émises par l'Azerbaïdjan
Le Comité international de la Croix-Rouge a assuré qu’«aucune marchandise non autorisée n'avait été trouvée» dans un véhicule lui appartenant. Il pointe du doigt des chauffeurs externes.
Le CICR, dont la branche arménienne est accusée de contrebande par les gardes-frontières azerbaïdjanais, a assuré mardi qu’aucune marchandise non autorisée n’avait été trouvée dans ses véhicules sur le corridor de Latchine, le seul axe routier reliant l’Arménie à l’enclave du Nagorny Karabakh.
«Pas membres du CICR»
L’Azerbaïdjan a annoncé mardi avoir suspendu la circulation routière sur le corridor, en accusant la branche arménienne de la Croix-Rouge de «contrebande». Réagissant à ces accusations, le Comité international de la Croix-Rouge a assuré qu’«aucune marchandise non autorisée n'a été trouvée» dans un véhicule lui appartenant.
Mais «nous regrettons toutefois que quatre chauffeurs qui avaient été mandatés aient tenté à notre insu de transporter des marchandises commerciales dans leurs propres véhicules, qui arboraient temporairement l’emblème du CICR», a indiqué l’organisation, qui est basée à Genève. «Ces personnes n’étaient pas membres du personnel du CICR et leurs contrats de service ont été immédiatement résiliés».
Téléphones portables et cigarettes
Les gardes-frontières azerbaïdjanais disent notamment avoir saisi entre le 1er et le 5 juillet une dizaine de téléphones portables et des centaines de paquets de cigarettes lors de fouilles dans ces véhicules. Ils affirment que la Croix-Rouge arménienne n’a pas pris de mesures pour prévenir ces «actions illégales» et qu’une enquête criminelle a été ouverte. Le poste-frontière sera fermé jusqu’à la fin des «mesures d’enquête nécessaires», précisent-ils.
Le CICR a rappelé mardi que son travail le long du corridor de Latchine est «strictement humanitaire». «Ce travail essentiel», qui a notamment permis l’évacuation de plus de 600 patients et l’acheminement de nourriture et de matériel médical, «doit pouvoir se poursuivre», a demandé l’organisation, insistant sur le fait que «ce travail est toujours fait avec l’accord des parties».
Région séparatiste
Depuis décembre, l’Arménie alerte la communauté internationale sur le risque d’une grave crise humanitaire dans cette région séparatiste, du fait de pénuries de vivres et de médicaments causées par les restrictions de circulation sur le corridor.
Les deux pays du Caucase se disputent le Nagorny Karabakh depuis la fin des années 1980, entraînant deux guerres dont la dernière, en 2020, a vu la défaite des forces arméniennes et des gains de territoire importants pour l’Azerbaïdjan. Une partie de l’enclave, à majorité ethnique arménienne mais située sur le territoire internationalement reconnu de l’Azerbaïdjan, reste sous le contrôle de séparatistes arméniens, mais elle est désormais entourée de territoires tenus par Bakou.
L’Arménie réclame des «efforts internationaux» après la fermeture d’une route clé au Karabakh
Erevan a réclamé mardi des «efforts internationaux» pour rouvrir le corridor de Latchine, le seul axe routier reliant l’Arménie à l’enclave disputée du Nagorny Karabakh, dont la circulation a été suspendue plus tôt dans la journée par l’Azerbaïdjan.
«Il faut davantage d’actions et d’efforts internationaux pour lever» le blocus du Nagorny Karabakh et empêcher un «nettoyage ethnique» dans ce territoire peuplé d’Arméniens, a déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères Anna Badalian. Erevan accuse depuis des mois Bakou d’entraver l’accès à cette région séparatiste.