Anne Sila: «Ce serait génial un jour de participer à l’Eurovision»

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InterviewAnne Sila: «Ce serait génial un jour de participer à l’Eurovision»

Sa voix époustouflante résonnera à la salle Métropole de Lausanne jeudi 15 décembre. Coup de fil à la gagnante de «The Voice All Stars».

Fabio Dell'Anna
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Fabio Dell'Anna
Anne Sila a sorti un album de reprises, «Madeleines», le 25 novembre 2022.

Anne Sila a sorti un album de reprises, «Madeleines», le 25 novembre 2022.

© Boby Allin

Chacune de ses performances est à couper le souffle. Anne Sila maîtrise sa voix à la perfection et le prouvera jeudi 15 décembre à la salle Métropole, à Lausanne. Il s’agit de l’avant-dernier concert de la tournée de la gagnante de «The Voice All Stars» en 2021. «Il faudra s’attendre à tout», nous dit-elle par téléphone. L’artiste de 32 ans en profitera pour jouer des extraits de son disque «Madeleines» publié le mois dernier, où elle reprend des tubes de variété française. Une idée qui lui est venue après sa deuxième participation au télé-crochet de TF1.

«Madeleines», le titre de votre album, fait-il référence aux madeleines de Proust?

Exact, mais pas seulement. Ma grand-mère maternelle s’appelait aussi Madeleine. Elle m’a fait découvrir certaines chansons que j’ai mises sur le disque et j’ai voulu lui faire un petit clin d’œil. J’avais la chance d’avoir des parents qui écoutaient beaucoup de musique, notamment la radio. J’adorais retenir les morceaux et les apprendre.

Retrouve-t-on votre premier souvenir musical dans ce disque?

Non. Mon premier souvenir était Barbara… Et le violoncelle! J’ai appris à jouer de cet instrument très jeune. Sur ce disque, je voulais surtout mettre des chansons très populaires.

Comment vous est venue l’idée d’un disque de tubes de variété française?

C’est suite à ma reprise de «Je viens te chercher» de Gilbert Bécaud lors de mon audition à «The Voice All Stars». Pas mal de jeunes me disaient: «Elle est superbe ta chanson.» Je leur répondais que ce n’était pas la mienne. Si plusieurs personnes étaient passées à côté de ce titre, cela voulait dire qu’il y avait plein d’autres pépites qu’ils n’avaient pas dû entendre.

«À 14 ans, j’écoutais Hervé Vilard alors que tout le monde ne jurait que par Metallica»

Anne Sila, chanteuse

On retrouve Joe Dassin, Dalida, Renaud ou encore Hervé Vilard sur ce disque.

J’ai fait la première partie d’Hervé Vilard quand j’avais 14 ans. Un ami de la famille présentait le show et il a proposé que je chante au début. Cela m’avait beaucoup marquée. J’ai alors commencé à écouter sa discographie alors que tout le monde ne jurait que par Metallica. (Rires.)

À 14 ans, c’était la première fois que vous montiez sur scène?

Non. J’avais chanté plus tôt à la Fête de la musique devant une quarantaine de personnes. J’avais l’impression d’avoir fait Bercy (Rires.) J’avais repris «J’aurais voulu te dire» de Caroline Legrand – je l’ai justement sélectionnée pour cet album. Le show avec Hervé Vilard, c’était la première fois que je me trouvais dans une salle de concert. Il y avait un peu plus de 1000 personnes. J’avais eu très peur.

Vous reprenez «Le chanteur» de Daniel Balavoine, un titre qui ne devait pas se trouver dans la setlist.

Oui. Je l’ai interprété dans «La boîte à secrets» pour faire une surprise à Pierre Palmade. L’album était déjà en fabrication et la chanson ne faisait pas partie de mes madeleines. Pendant le tournage de l’émission, Pierre racontait que c’est un titre qu’il écoutait souvent et qu’un jour il avait eu un déclic. Il avait compris sa signification. J’étais en coulisses pendant ces explications et je ne sais pas ce qui s’est passé… J’ai compris. Pendant l’interprétation, j’étais très touchée et cela a dû se sentir. À la fin du show, plusieurs personnes m’ont demandé si je reprenais «Le chanteur» dans mon album. La suite de l’histoire, vous la connaissez.

Dans vos références, vous citez souvent Céline Dion. Pourquoi ne figure-t-elle pas sur ce disque?

Parce que j’interprète des chansons beaucoup plus anciennes. Pour être honnête, lorsque je réfléchissais à ce projet, j’ai failli enregistrer un album entier avec des reprises de Céline Dion. J’ai laissé tomber, car je me suis dit que sa musique est toujours très moderne. Si on veut écouter du Céline, il faut écouter Céline et personne d’autre.

Vous avez remporté «The Voice All Stars» il y a un an. Vous vouliez gagner plus que tout?

Pas du tout. Ma victoire, c’était de pouvoir reprendre la musique de manière plus apaisée. Lorsque la production m’a appelée, on était en plein confinement. J’avais beaucoup de doutes sur le fait de continuer ou non ma carrière. Je ne savais plus si c’était ce que j’avais envie de faire et j’avais beaucoup de pression. Je ne ressentais que le stress du métier et non plus le plaisir de la musique. J’ai d’abord refusé l’invitation. Après réflexion, je me suis dit que ce serait peut-être un beau nouveau chapitre qui allait s’écrire.

Le Suisse romand Gjon’s tears était allé jusqu’en demi-finale. Vous étiez proches?

Je l’adore! Vraiment. Il a énormément de talent, et je ne dis pas ça pour lui faire plaisir. Il a des choses à dire et il le fait d’une manière tellement originale. La musique a besoin de lui. Il m’a aussi fait énormément rire. Je me suis super bien entendue avec lui dès le début. Quand on était tous ensemble à l’hôtel, on faisait des soirées cocooning et masques. Cela reste de très bons souvenirs.

Il faut s’attendre à tout lors de ma venue à Lausanne. Cela part un peu en concert de rock.

Anne Sila, chanteuse

Vous excellez dans les émissions musicales, est-ce que l’Eurovision vous tenterait?

J’adore ça. J’ai vraiment cet amour de l’adrénaline et de la culture de la performance. Avoir deux minutes pour convaincre quelqu’un, j’ai une réelle passion pour ces occasions. Mais ça demande énormément de boulot. Ce serait génial de faire un jour l’Eurovision. Il faudrait juste avoir une bonne chanson.

Que pouvez-vous nous dire sur votre concert à la salle Métropole de Lausanne le 15 décembre prochain?

Il faut s’attendre à tout. On s’éclate, c’est la dernière semaine de la tournée, on termine à Paris, au Trianon, le 18 décembre. On se découvre sur scène, on rigole, on va dans le public… Cela part un peu en concert de rock. Notre but n’est pas de jouer les titres les uns après les autres, mais de s’éclater sur scène pendant deux heures.

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