Hockey sur glaceEn Ajoie, il est temps de briser le silence
Depuis la reprise, le club jurassien, qui affronte Bienne ce mardi soir, n’a pas annoncé la moindre signature pour la saison à venir. Y’a-t-il lieu de s’inquiéter?
- par
- Julien Boegli
Depuis un mois, dans les bureaux des organisations de National League, on scrute le marché, on négocie et on signe. Alors que la valse des transferts bat son plein ici et là, rien ne filtre du côté du HC Ajoie, qui rend visite au voisin du HC Bienne ce mardi soir (19 h 45), à l’enseigne du 2e derby automnal de l’Arc jurassien. Aucune annonce d’engagement pour l’exercice à venir ou de prolongation de contrat n’est encore tombée.
Avec un secteur «renforts étrangers» qui lui pose pas mal de tracas depuis son entrée en compétition, on comprend évidemment que le comité a eu d’autres chats à fouetter jusqu’à présent. Avec une enveloppe budgétaire forcément plus maigre que partout ailleurs, il ne faut pas s’attendre non plus à un communiqué choc de la part de la direction ajoulote. Mais de là à ne rien sortir…
«Être encore meilleur l’an prochain»
La récente pause de dix jours dévolue à l’équipe nationale a tout juste servi à insérer un ajout au contrat du Québécois Maxime Fortier, stipulant que son entente porterait jusqu’au terme de l’exercice. Vu l’impact du Montréalais dans le jeu ajoulot et les pépins physiques qui accompagnent la légion étrangère du HCA, on imaginait mal à vrai dire ne pas le revoir sur la glace de Porrentruy début janvier.
Et pour le reste ? Eh bien rien de concret pour le moment. Mais à en croire Vincent Léchenne, les choses pourraient bouger très prochainement. Le chef sportif et adjoint de Gary Sheehan à la bande tiendra séance ce mardi-même avec le comité directeur. La teneur de la réunion? «Je vais mettre quelques propositions sur la table.» Très bien.
Un profil particulier? «Il s’agit d’éléments évoluant autant en National League qu’en Swiss League.» On avance… Mais encore? «Nous définirons plus précisément la direction à prendre pour l’année prochaine.» C’est-à-dire? «Ce que je peux dire à l’heure actuelle, c’est que l’on fera tout notre possible pour nous maintenir à ce niveau. Vu l’engouement général et tout ce qui se passe en ce moment autour du club, on veillera à mettre sur pied l’équipe la plus compétitive qui soit. On doit tout faire pour être encore meilleur l’an prochain. Ce public mérite que l’on reste.»
Urgence en défense
Pour rappel, en acceptant la promotion le 28 avril, le club savait qu’il aurait deux années pour s’établir dans cette catégorie de jeu. Et que la saison actuelle servirait avant tout à bâtir les fondations de celle à venir. Il est donc temps. «Il est compliqué de régater avec la concurrence. On souhaiterait pouvoir ramener quelques Jurassiens au bercail. Mais un joueur qui ambitionne de remporter le titre n’aura évidemment pas ce qu’il désire chez nous.»
En plus d’un élément pour seconder Tim Wolf devant les filets, c’est évidemment le secteur défensif qui doit être urgemment renforcé. «Mais financièrement, c’est compliqué», répète l’homme aux deux casquettes. C’est que dans le milieu, un top-4 de National League se négocie entre 400'000 et 600'000 francs.
Reste qu’avec une moyenne de 3600 spectateurs par match, alors que 2800 étaient planifiés au départ, ce sont autant de recettes supplémentaires potentielles en bout de ligne. Le prochain budget – il est d’un peu plus de 7 millions cette année – pourrait ainsi être revu à la hausse.
«Le comité ne nous met pas de pression cette saison, ni à Gary, ni à moi. Il nous a donné une année pour construire un équipe compétitive. Si on échoue dans notre mission et que l’on coule au printemps 2023, alors on sera loin les deux», présage un Vincent Léchenne soudainement pressé. «Du coup, je vais vous laisser, j’ai du boulot qui m’attend.»