FranceViols: trois nouvelles plaintes contre Poivre d’Arvor
Même si les faits sont prescrits, trois femmes ont tenu à témoigner des viols et agressions qu’elles affirment avoir subis.
- par
- R.M.
Trois nouvelles plaintes visent Patrick Poivre d’Arvor pour des viols ou agressions sexuelles. Les faits sont prescrits, mais les trois femmes tenaient à décrire le mode opératoire présumé de l’ancien présentateur vedette, comparable aux multiples accusations précédentes. Ces trois cas ont en outre tous eu lieu dans le milieu de l’édition, un monde dans lequel l’écrivain PPDA a longtemps été puissant et influent.
Les trois témoignages ont été publiés par «Libération». La première plaignante, journaliste et écrivaine, se présente sous le prénom d’emprunt de Juliette. Elle affirme avoir été violée en 2000, dans le bureau de Patrick Poivre d’Arvor, après un volet de l’émission littéraire de TF1 «Vol de nuit».
«Il m’a plaquée contre une table, a relevé ma jupe et m’a pénétré», jure-t-elle. Et d’ajouter un élément décrit comme «immonde». PPDA aurait pris une lingette pour s’essuyer, et lui en aurait tendu une autre pour qu’elle se «nettoie», laissant penser à Juliette que cette pratique était courante. Elle a eu l’impression d’être «un bout de viande dont on se sert».
Dans une chambre d’hôtel
Anne Cauquil-Gleizes, 53 ans, est la deuxième plaignante. Elle raconte avoir écrit à Patrick Poivre d’Arvor en 1984, alors qu’elle avait 16 ans et rêvait d’être écrivaine. À sa grande surprise il lui a téléphoné et lui a donné rendez-vous dans une chambre d’hôtel de Sète. Sur place, «il me bascule sur le lit, me déshabille, me pénètre. Ça dure cinq minutes à peine. Je reste complètement passive, je ne comprends pas ce qui m’arrive», assure-t-elle.
La troisième nouvelle plainte émane de Bénédicte Martin. Elle se dit victime d’une agression sexuelle commise en novembre 2003, alors qu’elle avait 24 ans. Elle avait présenté des nouvelles érotiques dans «Vol de nuit» puis buvait un verre avec l’animateur dans son bureau.
Bénédicte Martin dit qu’alors qu’il était derrière elle, PPDA l’a saisi par la gorge, lui a fait une clé de bras puis que tous deux sont tombés au sol. Il aurait alors remonté sa jupe et l’aurait embrassée de force. Elle a ensuite réussi à se dégager et à s’enfuir.
Cette plaignante souligne que, par la suite, elle «n’a eu cesse de relater les actes de PPDA, personne n’a jamais été choqué».
Patrick Poivre d’Arvor, aujourd’hui 75 ans, est accusé par une trentaine de femmes de viols, d’agressions sexuelles ou de harcèlements sexuels. Une instruction est toujours en cours. Présumé innocent, PPDA nie tous les faits qui lui sont reprochés et a d’ailleurs porté plainte pour «dénonciation calomnieuse» contre 16 femmes qui l’accusent.
Par ailleurs, Patrick Poivre d’Arvor a été entendu en audition libre en juillet dans le cadre d’une enquête ouverte pour viols et agressions sexuelles où au moins sept femmes ont témoigné, a appris ce mardi l’AFP de sources judiciaire et proche du dossier. Entre décembre et cet été, au moins sept femmes, âgées d’une vingtaine à une soixantaine d’années avaient témoigné dans le cadre de cette enquête, a précisé à l’AFP une source proche du dossier. Au moins trois d’entre elles ont porté plainte.